Le gouvernement de Bagdad exclut toute discussion portant sur la sécession du Kurdistan irakien, a déclaré lundi soir le Premier ministre Haïdar al Abadi en réaction au référendum sur l’indépendance organisé par Erbil.
Le taux de participation a atteint 72% et le « oui » devrait dépasser les 90%, a rapporté la chaîne de télévision Roudaou, basée à Erbil. Les résultats définitifs sont attendus mercredi.
Erbil a célébré jusqu’à la nuit cette consultation historique à laquelle s’opposent l’Irak mais aussi tous les pays voisins de la région, Turquie, Iran, Syrie, qui craignent des tensions sécessionnistes avec leurs propres minorités kurdes.
La capitale du Kurdistan autonome s’est parée des couleurs du drapeau kurde – rouge, blanc, vert -, des fusées d’artifice

ont été tirées et les habitants ont dansé sur les places. La ville pétrolière de Kirkouk, qui n’appartient pas au Kurdistan autonome mais est contrôlée par des forces kurdes depuis 2014 et avait décidé de participer au référendum, a levé un couvre-feu nocturne instauré pour éviter des incidents avec les communautés arabe et turkmène.
Le président du gouvernement régional du Kurdistan (KRG), Massoud Barzani, a souligné que le vote n’était pas contraignant mais qu’il lui fournirait un mandat pour négocier avec Bagdad et ses voisins un processus pacifique de sécession.
Quelques heures après la clôture du vote, le pouvoir central irakien a toutefois persisté dans son refus d’en débattre.
« Nous ne sommes pas prêts à discuter ou à avoir un dialogue sur les résultats de ce référendum car il est anticonstitutionnel », a déclaré Haïdar al Abadi dans un discours retransmis à la télévision lundi soir. « Le référendum s’est déroulé sans la moindre reconnaissance internationale (…) Nous n’accepterons pas son résultat, pas plus que la communauté internationale ou toute autre partie. »
Reuters