Irak / La ville est tombée aux mains de l’EI : Des renforts pour sauver Ramadi

Irak / La ville est tombée aux mains de l’EI : Des renforts pour sauver Ramadi

Des milices chiites convergeaient aujourd’hui sur Ramadi pour apporter leur soutien aux forces gouvernementales qui tentent de reprendre cette ville stratégique aux jihadistes du groupe Etat  islamique (EI).

Les combattants de l’EI ont pris, hier, le contrôle total de la ville, située à une centaine de kilomètres de Bagdad, infligeant un sévère revers aux forces irakiennes. Ils ont en revanche été repoussés par les forces syriennes à la périphérie de la ville de Palmyre, qui abrite les ruines d’une cité antique inscrite au  patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco. « 

Les deux batailles ont été très sanglantes, avec plusieurs centaines de morts parmi les combattants et dans la population, tandis que des milliers de civils prenaient la fuite. L’EI a revendiqué sa victoire à Ramadi sur des forums jihadistes. «Dieu a permis aux soldats du califat de nettoyer toute la ville», a écrit le groupe, ajoutant, «ils la contrôlent, avec les bataillons de chars et de lanceurs de missiles qui s’y trouvent, ainsi que le centre de commandement des opérations (de la province d’Al-)Anbar». Peu avant, le porte-parole du gouverneur de la province, Mouhannad Haimour, avait annoncé la perte de ce centre de commandement, qui a permis de facto à  l’EI de prendre de contrôle de la ville. L’EI contrôle la majeure partie de la vaste province désertique d’Al-Anbar, qui s’étend des frontières syriennes, jordaniennes et saoudiennes jusqu’aux portes de Bagdad. M. Haimour a précisé que le centre de commandement avait «été déserté», un nouvel échec pour les forces progouvernementales. La situation à Ramadi reste «mouvante et disputée», des combats se  poursuivant dans cette ville stratégique, a pour sa part indiqué le Pentagone, à Washington. «Il est trop tôt pour faire des déclarations définitives à propos de la situation sur le terrain en ce moment», a déclaré dans un communiqué à  l’AFP, une porte-parole du ministère américain de la Défense Maureen Schumann. «La chute de Ramadi ne modifie pas le cours des évènements», mais pourra servir pour la propagande islamiste, a déclaré à l’AFP, Elissa Smith, une autre porte-parole du Pentagone. «Si Ramadi est perdue, cela signifie seulement que la coalition devra soutenir les forces irakiennes lors de leur reconquête, plus tard», a ajouté Mme Smith. Face à cette situation, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a ordonné, hier, aux soldats, à leurs alliés des tribus et aux forces d’élite de «tenir leurs positions et ne pas permettre à Daech (un acronyme de l’EI en  arabe) de prendre d’autres secteurs». «Un appui aérien continu aidera les troupes au sol à tenir leurs positions, en attendant l’arrivée d’autres forces en renfort et de combattants des Unités de mobilisation populaire», avait-il ajouté, en faisant référence à des groupes paramilitaires composés essentiellement de miliciens chiites. L’EI avait lancé jeudi cette nouvelle offensive sur Ramadi avec une vague  d’attentats suicide. Environ 500 personnes, civils ou membres des forces de écurité, ont depuis été tuées dans les combats, tandis que  8 000 personnes ont fui la ville.

R. I. /Agences