Irak : Khamenei ordonne la fermeture d’un centre de détention au sud de Téhéran

Irak : Khamenei ordonne la fermeture d’un centre de détention au sud de Téhéran

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné la fermeture d’un centre de détention qui ne serait «pas aux normes», alors que le débat sur les conditions de détention des personnes récemment arrêtées fait rage.

Dans ce centre, sont notamment enfermés des manifestants arrêtés lors du mouvement de contestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, mi-juin.



Le bâtiment est situé à Kahrizak, dans le sud de Téhéran, a précisé le député Kazem Jalali.

Le porte-parole de la commission parlementaire sur la situation des détenus n’a toutefois pas indiqué le nombre de prisonniers qui y sont enfermés.

Un geste pour «calmer le jeu»

Pour Mehdi Dadsetan, écrivain et docteur en sciences économiques iranien, «il s’agit d’un geste destiné à calmer le jeu après les pressions de la rue et de l’opinion publique internationale».

Cette décision «s’inscrit dans un ensemble de faits qui se sont produits depuis une dizaine de jours», ajoute Marie Ladier-Fouadi, chercheuse au CNRS, d’origine iranienne.

Depuis quelques jours en effet, la question des personnes arrêtées lors des manifestations contre la réélection le 12 juin du président Ahmadinejad est au coeur des préoccupations.

Deux commissions parlementaires ont été créées afin d’évaluer la situation des détenus, ainsi que leurs conditions de détention.

Lundi, le chef de la justice iranienne a donné l’ordre à ses services de statuer dans la semaine sur le sort des personnes arrêtées lors des manifestations de l’opposition.

Polémique ravivée par la mort de deux manifestants

Selon les autorités, 300 personnes sont actuellement détenues sur les quelque 2.000 arrêtées dans les manifestations.

Le débat sur leur sort a été ravivé ces derniers jours après la mort de deux manifestants en prison.

Selon Fariba Adelkhah, directeur de recherche à Sciences-Po, «le régime est un peu mal à l’aise».

D’autant plus, rétorque Marie Ladier-Fouadi, que parmi ces deux morts se trouvait le fils d’une «personnalité importante de la faction fondamentaliste».

Mohsen Ruholamini a été «pris d’un malaise» lors de son transfert à la prison d’Evine, puis admis à l’hôpital, où il est décédé d’une méningite a expliqué le chef des prisons de la province de Téhéran.

L’ayatollah Ali Khamenei souhaite sans doute «faire un geste envers cette personnalité et montré qu’il a été sensible» à la mort du jeune homme poursuit Marie Lardier-Faloudi.

Le deuxième manifestant décédé, identifié comme Mohammad Kamrani, est «mort le lendemain de sa libération, également de méningite.

Et les médecins l’ont certifié» a précisé le chef des prisons.

Rassemblement en hommage aux manifestants morts

Cette thèse avait été balayée dès lundi par le chef de l’opposition, Mir Hossein Moussavi, qui s’est demandé pourquoi Mohsen Ruholamini «avait les dents cassées, s’il était mort d’une méningite?».

Moussavi – dont le beau-frère se trouve derrière les barreaux – a demandé l’autorisation d’organiser jeudi un rassemblement en hommage aux manifestants morts en juin dernier.

«Il n’y aura pas de discours, nous voulons simplement utiliser le Grand Mossala [lieu de prière]»a-t-il précisé.

Ajoutant, à l’adresse des autorités: «Laissez-nous nous réunir et lire le Coran».

Les autorités, qui depuis le début des troubles ont soumis tout rassemblement à autorisation, ont refusé d’autoriser cette cérémonie.