Irak / Alors que le torchon brûle entre sunnites et chiites ,10 attentats à la bombe à Bagdad

Irak / Alors que le torchon brûle entre sunnites et chiites ,10 attentats à la bombe à Bagdad

Une série d’attentats à la bombe a frappé Bagdad ce jeudi, faisant au moins 57 morts, au moment où une crise politique paralyse les institutions et menace le fragile équilibre entre chiites et sunnites.

Le porte-parole du ministère de la Santé, Ziad Tariq, a annoncé que 57 personnes avaient été tuées et 176 autres blessées dans dix attentats à Bagdad.

Ces attaques, perpétrées à l’heure de pointe, ont eu lieu dans les quartiers Bab al-Mouatham, Karrada et Allaoui du centre de Bagdad, à Adhamiyah, Chouala et Chaab (nord) ainsi qu’à Jadriyah dans l’est, Ghazaliyah dans l’ouest et al-Amil dans le sud, ont précisé les responsables. «J’ai vu que les vitres étaient explosées, il y avait du verre partout. «Ils n’ont pas visé des institutions ou des postes de sécurité» mais plutôt «des écoles, des travailleurs, l’agence anti-corruption», a affirmé à l’AFP le général Qassim Atta, porte-parole de la sécurité de Bagdad, précisant qu’il étaie encore «trop tôt» pour savoir qui était derrière cette attaque. Les sites visés ont été bouclés par les forces de l’ordre, et des hélicoptères survolaient ces zones, tandis que le renforcement des contrôles aux postes de sécurité rendait la circulation encore plus chaotique qu’à l’ordinaire dans la capitale irakienne. Les enfants sont effrayés et crient», a dit Raghad Khalid, professeur d’une école maternelle proche du lieu de l’explosion de Karrada. C’est dans ce quartier commerçant que le bilan semblait le plus lourd, s’élevant à 18 morts et 44 blessés selon une source hospitalière. Ces attentats sont les plus meurtriers dans le pays depuis le 15 août, quand 74 personnes avaient été tuées et plus de 200 autres blessées dans une série d’attaques qui avait touché 17 villes. Ces violences sont les premières depuis le début de la crise politique qui menace la trêve entre les différentes forces du pays et font craindre un retour des violences confessionnelles, quelques jours après le départ des troupes américaines. Ces cinq derniers jours, un mandat d’arrêt a été lancé à l’encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, le chef du gouvernement chiite, Nouri al-Maliki, a réclamé le limogeage du vice-Premier ministre sunnite, Saleh Moutlak, et le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a décidé de boycotter l’Assemblée et le gouvernement. Deuxième groupe parlementaire avec 82 députés, Iraqiya a annoncé lundi un boycottage du gouvernement, deux jours après avoir suspendu sa participation aux travaux du Parlement, en dénonçant la «dictature» de M. Maliki. L’un de ses membres, Saleh Moutlak a traité à la télévision M. Maliki de «dictateur pire que Saddam Hussein». Un an après le vote de confiance du Parlement au gouvernement d’unité nationale, M. Maliki a menacé de remplacer les neuf ministres appartenant à Iraqiya s’ils continuaient de boycotter le gouvernement.

R. I. / Agences