La valse des rejets de l’invitation d’Ouyahia aux consultations sur la révision constitutionnelle se poursuit, même au lendemain de l’entame de ces consultations. Après les partis et les personnalités politiques, notamment ceux formant la Coordination des libertés et de la transition démocratique (CLTD), le chef de cabinet de la Présidence, chargé de mener ces consultations, vient d’essuyer un autre refus émanant, cette fois-ci, d’Abou Djerra Soltani, ancien ministre et chef de file du parti islamiste MSP, pour qui une invitation est adressée en sa qualité de personnalité nationale.
Dans un communiqué transmis à notre rédaction par la direction de son parti (MSP), la décision de non-participation aux consultations tranchée par M. Soltani serait motivée par son souci de ne pas accorder de crédit à certains “concurrents” dont l’objectif, juge-t-il, n’est autre que de justifier leurs échecs en récupérant les positions des autres.
“Si je dois renouveler encore une fois mes remerciements aux parties qui m’ont invité en tant que personnalité nationale, je dois toutefois m’excuser de ne pas participer, car je refuse de donner une opportunité aux concurrents qui cherchent à justifier leurs échecs par les positions des autres”, écrit M. Soltani dans son communiqué, feignant de justifier son revirement de dernière minute, sachant que dans un premier temps, il allait prendre part aux consultations d’Ouyahia, par ailleurs, par son souci de préserver l’unité du mouvement (MSP).
Il rappelle que c’est même “une ligne rouge”. Il soutiendra, en outre, qu’il n’est pas dans la culture du MSP de faire la différence entre personnalités nationales et dirigeants du parti. M. Soltani se dit, néanmoins, toujours convaincu que “l’Algérie reste au-dessus de tous ; au-dessus des têtes, des présidents, des partis et même des Constitutions. Et que le sacrifice pour l’intérêt du pays et de sa stabilité en vaut vraiment la peine ; c’est même le serment des martyrs”.
L’ancien président du MSP reconnaît, de fait, que sa décision de ne pas prendre part aux consultations sur la révision constitutionnelle n’était pas évidente au départ. Il avoue qu’il a même eu recours aux avis de quelques leaders d’opinion expérimentés, qu’il ne cite pas, avant de prendre sa décision. Dans un premier temps, il lui aurait été suggéré de prendre exemple sur le défunt Cheikh Mahfoud Nahnah, lequel privilégiait le dialogue et la concertation lorsqu’il s’agissait d’évènements majeurs et de décisions qui concernent le devenir de la nation.
Mais il a fini par se rendre à l’évidence qu’il ne lui fallait pas se mettre à dos son propre parti dont le refus de participer aux consultations sur la révision constitutionnelle, ordonnée par le président Bouteflika, a été déjà prononcé.
F A