De Bab Ezzouar à Al Khor du Qatar, un parcours de champion
Les 45 minutes consacrées pour évoquer l’une des stars du football algérien, Rafik Saïfi, sont passés comme un clin d’œil lors de l’émission de l’ancienne présentatrice Leïla Smati. C’était vraiment insuffisant pour parler d’une étoile algérienne, un joueur considéré comme l’un des artisans de la qualification historique de l’Equipe nationale au Mondial sud-africain. Un exploit qui lui permet d’entrer dans le cercle restreint d’une génération en or, celle de Assad, Belloumi et Madjer.
On commence par Mami
Au début de l’émission «Stars» sur Al Jazeera Sport, on a choisi un morceau de la célèbre chanson de Cheb Mami «Bladi hiya Al Djazaïr». Leïla Smati, qui a animé cette émission, a volontairement choisi cette chanson afin que la soirée soit 100% algérienne, avec l’invitation de l’une des stars du football arabe et africain.
Smati : «Saïfi est le numéro secret des Verts pendant 11 ans»
Le débat a commencé par quelques mots d’ouverture de la présentatrice, Leïla Smati, qui a déclaré : «Celui qui voit le visage de Saïfi pense que ce joueur ne dépasse pas les 25 ans grâce à son sourire. Il ne fait pas son âge alors qu’il lui reste seulement cinq ans pour boucler la quarantaine.» L’ancienne journaliste de l’ENTV a enchaîné : «Saïfi est considéré comme le numéro secret de l’Equipe nationale pendant onze années. Il est l’un des plus célèbres joueurs des Verts, et parmi ceux qui ont le plus porté le maillot de l’EN. Ce qui fait de lui une véritable star, voire un joueur particulier au sens propre du terme, différent de ceux qui l’ont précédé ou ceux qui lui ont succédé.»
Plus de 50 sélections et 20 buts à son compteur
Rafik Saïfi a disputé plus d’une cinquantaine de matchs sous les couleurs de l’Equipe nationale. Il a inscrit vingt buts. Il a ouvert son compteur le 28 février 1999 face à Liberia, à Monrovia, alors que son baptême du feu fut le 5 juin 1998 face à la Bulgarie. Il est ainsi le doyen des joueurs de l’Equipe nationale, forçant le respect de tout le monde vu ses qualités morales et sa riche expérience professionnelle.
De Bab Ezzouar à Al Khor du Qatar, un parcours de champion
L’ancien joueur du MC Alger, qui a roulé sa bosse dans trois continents différents, l’Afrique, l’Europe et l’Asie, a commencé sa carrière de footballeur à Bab Ezzaour.
C’est à partir de cette équipe que le joueur a commencé à chercher un club pour mettre en exergue son talent en passant par Khemis El Khechna, Bordj El Kiffan et Souguer avant d’atterrir au Mouloudia d’Alger avec lequel il a goûté à son premier titre national en décrochant le championnat d’Algérie, en 1999.
C’est ce titre qui a permis à sa carrière de prendre un autre dimension en décrochant son premier contrat professionnel à Troyes, avant de signer respectivement à Istres, Ajaccio et Lorient avec lequel il a terminé meilleur buteur de l’équipe. Après 10 ans passés à l’Hexagone, Saïfi a dû se tourner vers l’Asie en choisissant Nadi Al Khor
Bencheikh l’a découvert
Smati n’a pas omis de citer le nom de celui qui a découvert le joueur, en l’occurrence Ali Bencheikh, la star du MCA dans les années 80. En effet, c’est l’emblématique milieu de terrain du doyen des clubs algériens qui a détecté le joueur pour le ramener à son club de toujours. Bencheikh a vu juste, du moment que Saïfi a permis au MCA de décrocher le titre de champion d’Algérie après plusieurs années de disette. Ayant conquis le cœur des Chnaoua, Saïfi a fait sortir de l’anonymat les équipes dont il a porté le maillot en France.
Des racines sétifiennes, du sang algérois, une réussite française et une fin persique
Durant cette émission, on a révélé que son père est originaire des Hauts Plateaux, et plus précisément de Sétif, mais le destin a voulu que le joueur s’illustre du côté de la capitale avant de devenir une célébrité mondiale en regagnant le championnat français qu’il a rejoint dès son jeune âge.
Pendant dix ans, il fut incontestablement la star algérienne à l’étranger et fut encensé par les grands techniciens tels que Arsène Wenger qui estime que Saïfi est le meilleur joueur algérien de l’histoire du football algérien après Rachid Mekhloufi. Une déclaration qui a mis du baume au cœur à Saïfi qui a l’intention de terminer sa carrière avec un titre sous les couleurs d’Al Khor.
Le coup du scorpion et le dribble déroutant sur Ghoul, des gestes inoubliables
Deux gestes techniques d’une beauté rare que Saïfi avait réalisés lorsqu’il portait le maillot du MCA ont été diffusés lors de ce reportage. Il s’agit du dribble déroutant dont l’arrière gauche des Usmistes, Tarik Ghoul, a été victime dans l’un des grands derbys de la capitale ; alors que l’autre geste est propre à lui.
Il s’agit du coup de scorpion à l’issue duquel il a failli marquer un but d’anthologie face à l’ASM Oran. Un geste qui a été repassé en boucle durant ce reportage dans lequel on s’est étalé sur d’autres actions et buts du joueur.
Saïfi : «Mon objectif est d’honorer l’Algérie et ma famille»
Dans son intervention durant cette émission, Saïfi Rafik avait révélé que son objectif était de représenter dignement l’Algérie et sa famille . «J’ai toujours mis mon pays au-dessus de toute considération. J’aime faire honneur à l’Algérie en marquant des buts, mais aussi montrer des grandes qualités morales acquises grâce à l’éducation de mes parents. Ma famille m’a tout donné et c’est grâce à elle que je suis le digne représentant de mon pays, surtout que le football est une éducation avant tout.
«Il faut garder les pieds sur terre»
En parlant de l’EN, Rafik Saïfi avait évoqué les prochains objectifs de l’équipe. «Il faut qu’on garde les pieds sur terre. Il est vrai que nous avons atteint la phase finale de la Coupe du monde, mais il ne faut pas tout gâcher avec une participation sans gloire à la CAN. Les équipes ayant atteint le Mondial devront confirmer ce statut et ne doivent pas compter uniquement sur cette qualification pour faire la différence, et qu’il ne faut pas sous-estimer nos adversaires. Il faut qu’on soit prudents.»
«ll ne faut pas croire que nous sommes faibles»
D’autre part, Saïfi pense qu’il ne faut pas considérer l’Equipe nationale comme une sélection faible, du fait qu’elle n’ait pas participé à deux reprises à la CAN. «Si j’ai dit que nous ne devons pas sous-estimer nos adversaires, cela ne veut pas dire que nous allons trop respecter nos antagonistes.
On doit prendre en considération les équipes selon leurs valeurs. On doit être à la hauteur afin de forcer le respect de nos adversaires. Sincèrement, je pense que l’Algérie sera respectée durant cette CAN vu notre statut de mondialiste. C’est pour cela qu’on devra aborder cette CAN avec une certaine confiance en soi, car on doit prouver qu’on n’est pas allés au Mondial par hasard ou sur un coup de chance.»
«Trois moments des éliminatoires que je n’oublierai pas»
Trois rencontres ont marqué Rafik Saïfi durant ces éliminatoires de la Coupe du monde. La première était, selon lui, le match face au Sénégal durant lequel l’Algérie a pu renverser la vapeur à son avantage après avoir été menée au score. Le second moment, c’était le double succès réalisé en l’espace de quinze jours, respectivement face à l’Egypte et la Zambie.
Mais le combat final face à l’Egypte durant la double confrontation au Caire et à Khartoum resteront gravés dans la mémoire de Saïfi Rafik qui pense que la confiance que le groupe avait gagné durant le match du Soudan est inégalable.
Loin des terrains Saïfi est un technicien supérieur en électricité…
Pour ceux qui ne connaissent pas Saïfi en dehors des terrains ?
Il a fait une formation de technicien supérieur en électricité. N’ayant pas réussi à terminer ses études, le joueur a décidé d’opter pour une formation dans un centre spécialisé en choisissant l’électricité comme branche. Il a poursuivi ses études jusqu’à ce qu’il décroche son diplôme de technicien supérieur en électricité. Mais son rêve de devenir un joueur professionnel l’a empêché d’exercer ce métier.
… Sa vitesse d’exécution est électrique
La vitesse d’exécution dont dispose Saïfi lui permet souvent de faire la différence à plusieurs reprises. Il est considéré aussi comme le fer de lance de cette équipe nationale.
Et pour cause, le joueur ne se contente pas de marquer des buts puisqu’il est aussi l’auteur de plusieurs passes décisives. Mieux, Saïfi est très intelligent dans son jeu. En témoigne cette action qui a ramené le deuxième but face au Rwanda en laissant passer le ballon entre ses jambes, permettant à Belhadj de marquer dans les meilleures conditions possibles.
Un excellent cuisinier avec du bourek comme spécialité
Loin des terrains, Saïfi est connu pour être un excellent cuisinier. Il faut dire que les dix ans passés en solo en France ont forcé le joueur à apprendre la cuisine. Ceux qui ont eu l’occasion de déguster ses plats en savent quelque chose. D’ailleurs, il excelle en matière de bourek.
Certains de ses proches ont eu le plaisir de goûter à ce plat durant le mois de Ramadhan passé chez lui au Qatar.
M .Z.