Investissements, Les biens waqfs au secours des chômeurs

Investissements, Les biens waqfs au secours des chômeurs
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En 10 ans, le montant du crédit Al Hassan (prêt à 0%) a atteint près de 108 milliards de centimes octroyés jusqu’à 2011, a indiqué, hier, à Alger le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghoulamallah, en marge du salon national dédié à ce type de prêt.

En effet, plus de 4 400 jeunes ont bénéficié de ce crédit pour la création de leurs entreprises sur près de 2 millions d’Algériens ayant reçu la zakat, a signalé M. Ghoulamallah. Les femmes représentent plus de 60% du total des bénéficiaires. Le fonds de la zakat a récolté 600 milliards de centimes au total entre 2003 et 2011, dont 37,5% sont orientés vers le crédit Al Hassan pour la création de petites entreprises, qui peut atteindre 50 millions de centimes à zéro pour cent de taux d’intérêt et remboursable en 5 ans, et 50% au crédit consommation au profit des démunis, selon Abdelawahab Berretima, directeur central des biens waqfs, de la zakat, du hadj et omra.

Le crédit Al Hassan a permis à ce jour la création d’au moins 12 000 emplois, selon le ministre. S’agissant du remboursement, « la plus part des bénéficiaires ont remboursé et certains ont demandé un nouveau crédit », a déclaré le ministre sans donner de chiffres. Le salon est une occasion pour les jeunes investisseurs de prendre connaissance de la procédure de dépôt de dossiers au niveau du ministère, de la banque et des services en charge de la création d’entreprises. S’agissant des activités éligibles, M. Berretima soutient que « c’est selon les besoins de chaque wilaya ».

Celles-ci établissent des listes d’activité et au candidat d’en choisir. Dans le but d’échanger les expériences entre jeunes opérateurs dans ce genre de microcrédit, quatre rencontres et salons régionaux à Constantine, Ouargla, Tipasa et à Oran sont prévus avant la fin de l’année en cours. Le département de M. Ghoulamallah envisage de se servir des biens waqfs pour résoudre le problème des locaux et du foncier exposés par cette catégorie d’investisseurs, a indiqué le directeur en charge des deux dossiers. « Certains exploitent déjà ces biens en échange de loyers abordables », a-t-il affirmé. Reste un problème : beaucoup de biens waqfs ont été indument ocuupés.

« Le ministère n’a pu en récupérer qu’une infime partie », a confié M. Berretima qui note que le texte régissant ces domaines sera révisé pour permettre au ministère de reprendre ses biens. Enfin, une structure dédiée à la microfinance, pour le crédit Al Hassan, verra le jour prochainement. Selon la banque islamique Al Baraka, chargée de la gestion des comptes du ministère, pour l’année en cours, 4 200 projets d’une valeur de 796 millions DA ont été validés au 31 mars. « Le remboursement est rare et il y a beaucoup de bénéficiaires qui abandonnent avant l’octroi du crédit », affirme un cadre de la banque. « C’est culturel puisqu’il s’agit de l’argent de l’Etat et la majorité des opérateurs de cette catégorie sont des pauvres et surtout de petits artisans », précise la même source.

Fella Midjek