Investissements étrangers en Algérie,Ce qui fait peur aux Suisses

Investissements étrangers en Algérie,Ce qui fait peur aux Suisses

Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch lors de sa visite au centre commercial de Bab-Ezzouar

La loi de répartition du capital, limite à 49% de l’actionnariat étranger.

Les conditions d’investissement en Algérie suscitent toujours des interrogations des étrangers. Hier, la secrétaire d’État suisse, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, n’a pas caché ses appréhensions sur le climat d’investissement en Algérie. «Cette fameuse loi 49/51 -fameuse parce qu’on a parlé d’elle hier toute la journée- est difficile pour beaucoup d’entreprises suisses. C’est difficile pour différentes raisons surtout qu’on propose aux Suisses des investissements dont ils ne sont pas majoritaires», a déclaré Ineichen-Fleisch, lors d’un point de presse organisé au centre commercial et de loisir de Bab Ezzouar. «C’est difficile de faire passer ces décisions, donc on a essayé de discuter avec les autorités algériennes sur les possibilités et les paramètres d’investissement pour voir ce que décideront de faire nos entreprises», a-t-elle poursuivi. La loi de répartition du capital, dite règle 49/51 introduite dans la loi de finances complémentaire de 2009, limite à 49% de l’actionnariat étranger dans tous les investissements réalisés en Algérie. Les 51% restants devant revenir à «un ou plusieurs» résidents algériens. En visite en Algérie depuis deux jours, la secrétaire d’État suisse jauge les relations algéro-suisses à tous les niveaux et dans tous les secteurs. «Je pense que les investissements entre la Suisse et l’Algérie ne sont pas si importants encore», a-t-elle estimé avant de poursuivre: «Aujourd’hui, il y a de grandes opportunités qui sont ouvertes. On est en train de discuter des différentes voix et paramètres pour des investissements.» Il faut noter qu’en Suisse, ce sont les entreprises elles- mêmes qui choisissent librement comment elles investissent. «Nous sommes là pour leur donner la possibilité de parler aux ministres», a-t-elle précisé. Selon la secrétaire d’État suisse, «les entreprises qui m’ont accompagnées pendant cette visite peuvent réfléchir à d’ultérieurs investissements». Pour sa part, le président de la Société des centres commerciaux d’Algérie (Scca), Alain Rolan, a affirmé qu’ «il est important pour moi, d’abord qu’en tant que président de Chambre de commerce suisse en Algérie de pouvoir motiver les entreprises suisses». Moins «rétif», M. Rolan souligne que «l’Algérie c’est un pays où on peut investir. C’est vrai qu’il y a certaines contraintes comme celles évoquées par Mme la secrétaire d’Etat en parlant de la règle 49/51, mais regardons aussi les avantages», a-t-il rectifié. Selon M. Roland, «il y a beaucoup d’avantages en Algérie qui permettent aux entreprises de se retrouver dans une économie locale, une économie de développement qui peut être intéressante». D’autre part, il a signalé que «tout ceci ne reste pas au stade des déclarations d’intentions, nous attendons des décisions avec la grande collaboration de Mme Ineichen-Fleisch»

Un clin d’oeil très significatif de ce partenaire suisse qui a su réaliser le plus grand centre commercial et de loisir au Maghreb. Pour rappel, cette visite précède le 1er Symposium économique algéro-siusse organisé par la Chambre de commerce et d’industrie suisse Algérie qui se tiendra à Zurich le 25 novembre prochain.

Il est à noter aussi, qu’outre l’inauguration de l’usine de conditionnement de lait de Nestlé Algérie par Mme Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch et le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, la secrétaire d’Etat à l’Economie de la Confédération suisse a eu à s’entretenir la veille avec six ministres. D’ailleurs, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a encouragé les opérateurs suisses qui ont affiché leur intention d’investir dans le domaine de l’industrie pharmaceutique en Algérie. D’autre part, le ministre des Transports, M. Amar Tou, a préconisé l’échange de savoir-faire entre la Suisse et l’Algérie dans le secteur des transports au cours d’un entretien avec la secrétaire d’Etat suisse à l’économie. En somme, Mme Ineichen a exprimé l’intérêt considérable des autorités et des entreprises suisses quant au nombre de projets inscrits au titre du programme quinquennal 2010-2014.