Dans le cadre de la relance de l’économie nationale, l’Etat algérien a signé plusieurs contrats avec des partenaires étrangers pour la réalisation de grands projets industriels, cependant, depuis quelques mois, le gouvernement est affronté au non-respect des engagements et essaye à tout prix de récupérer les projets concernés.
En quelques semaines, l’Etat rachète trois groupes étrangers, il s’agit d’ArcelorMittal (partiellement), Michelin (droit de préemption) et BTK (Beahm- Titant-Kaiser).
Lundi dernier, le ministre du Développement industriel, Amara Benyounès, a indiqué que le gouvernement avait décidé de racheter les parts du groupe français BTK (Beahm-Titant- Kaiser) dans le complexe industriel de montage de véhicules de Tiaret.
Cette décision intervient en raison du «non-respect des engagements pris par le groupe français, après la fin des délais fixés notamment pour la réalisation des investissements engagés et des programmes de production, ainsi que pour la création de postes d’emploi, en raison des difficultés financières que connaît ce groupe», a-t-il dit.

Il est à rappeler que l’accord de partenariat entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le groupe français BTK, conclu par les deux parties en 2006, prévoyait la participation du groupe français, à hauteur de 60%, au capital de ce complexe spécialisé dans le montage et la commercialisation des carrosseries et des remorques.Quelques jours avant, le ministre a affirmé que «le projet du complexe sidérurgique de Bellara, à Jijel, se fera avec ou sans les Qataris».
A la question de savoir si la révision à la baisse des investissements du Qatar à l’étranger, information rapportée par la presse locale spécialisée qui est allée jusqu’à dire que cet émirat du golfe pourrait même revenir sur certains engagements déjà pris et dont les projets sont en cours de réalisation, le ministre était dubitatif.
«Ce que je sais de ce dossier est que l’entreprise nationale Sider et les Qataris de Mittal Steel sont en phase finale de signature du pacte d’actionnariat. Je ne connais en tout cas rien de cette annonce de réduction des investissements qataris à l’étranger.
Ce qui est certain, par contre, est que ce projet est stratégique pour nous, c’est un engagement du président de la République et du Premier ministre et nous le ferons avec ou sans les Qataris. Nous avons entamé les démarches qui sont en voie de finalisation et je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas avec eux.
Nous pouvons cependant et nous devrons le faire avec d’autres partenaires s’il y a un problème», a-t-il déclaré. Le non-respect des engagements n’est pas uniquement constaté chez les groupes français, car même les investisseurs arabes se font toujours désirer. A ce propos, on peut citer le dossier de Dounia parc (les grands vents).
Ce projet qui s’inscrit dans le cadre des grands projets de développement, est doté d’une enveloppe de 5,2 milliards de dollars US dont 700 millions pour le parc public.
Il y a quelques mois, Amara Benyounès, comme ministre de l’Aménagement de territoire a précisé que les causes du retard mis dans le parachèvement du projet du Parc des Grands vents, sont dues à des problèmes d’ordre juridique et financier, dont le non-acquittement de la contribution financière convenue par la partie émiratie (groupe émirati International Investment Company).
Huit ans après son lancement, ce projet reste à la traîne. D’autres projets n’ont pas vu le jour comme la transformation de la baie d’Alger, qui avait fait rêver les Algériens avec les images et vidéos présentés par le groupe Eemar. Ce groupe émirati avait promis d’investir 25 milliards de dollars en Algérie.
En 2009, l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait déclaré : «La démarche de certains investissements arabes en Algérie n’était pas sérieuse».Aujourd’hui, le gouvernement Sellal est bien décidé à ne pas céder au nonengagement de quelques partenaires étrangers.
Il est à noter que la loi donne à l’Etat le droit de faire valoir son droit de préemption si le montant payé pour l’achat est jugé très bas ou en cas de cessation de l’activité de production.
N.Ch