Investissements en Algérie: les Anglais coupent l’herbe sous les pieds des Français !

Investissements en Algérie: les Anglais coupent l’herbe sous les pieds des Français !
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Après plus de 40 jours de la visite en Algérie du Premier ministre français, Manuel Valls, où n’a pu être concrétisée la signature du protocole d’accord de la construction de l’usine de Peugeot, le gouvernement a décidé de diversifier les investissements directs étrangers, en faisant appels aux Anglais. Pour rappel, la signature de l’accord d’implantation de l’usine PSA Peugeot-Citroën en Algérie, qui devait être finalisée, lors du sommet Algérie-France a été reportée à une date ultérieure. Dans les faits, alors que tout le monde attendait l’usine algérienne de PSA d’Oran, qui fabriquerait la Peugeot 301, la Peugeot 208 et la Citroën C Elysée, dont le démarrage de la production était prévu fin 2018-début 2019, les observateurs ont été surpris par ce report mais encore plus surpris par un accord pour la construction d’une usine de mayonnaise.

Par cette «manœuvre», l’Algérie entend «couper l’herbe sous les pieds» au «courant francophone» qui avait l’hégémonie des investissements et des actions culturelles en Algérie depuis l’indépendance, en le supplantant par trois accords de coopération avec la Grande-Bretagne.

En effet, le ministre délégué britannique du Trésor, Greg Hands, a déclaré que trois accords de coopération vont être signés entre l’Algérie et la Grande-Bretagne dans les domaines fiscal, des échanges entre les chambres de commerce des deux pays et de l’éducation.

Il s’agit d’abord d’un traité de non-double imposition entre les deux pays qui permettra «de renforcer la présence des entreprises britanniques en Algérie et vice-versa». Ce traité fiscal devrait entrer en vigueur en janvier 2017 en Algérie et en juin 2017 en Grande-Bretagne.

LG Algérie

Le deuxième accord sera signé entre les deux Chambres de commerce et d’industrie des deux pays pour offrir à leurs opérateurs «un cadre de travail propice à l’échange et au partenariat», ce qui porterait le nombre des entreprises anglaises à 1000 en trois ans… le double des entreprises françaises.

Quant au troisième accord, il portera sur l’ouverture d’une école britannique internationale en Algérie, prévue en 2018, qui proposera un enseignement en langue anglaise et en offrant à ses élèves les programmes scolaires britannique et algérien.

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb, a, quant à lui prôné un partenariat algéro-britannique qui s’inscrit en «droite ligne» avec la politique nationale de diversification économique, considérée comme «une priorité élevée au rang de cause nationale».

C’est lors de son intervention au 2e Forum d’affaires algéro-britannique que le ministre du secteur a appelé les entreprises britanniques à saisir les opportunités d’investissements en Algérie, et ce, particulièrement dans les secteurs industriels, créateurs de valeur ajoutée et d’emplois, en dehors des hydrocarbures, dans une logique d’import-substitution.

C’est dans ce contexte qu’il a rappelé que l’Algérie était résolue à sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et à créer les conditions d’une économie diversifiée, compétitive, ouverte et en phase avec les évolutions structurelles de l’économie mondiale et que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, veillait en personne à relever ce défi.

Et partant, ce 2e forum, qui intervient après celui tenu en décembre 2015 à Londres, avec la participation de près de 300 opérateurs algériens et 200 Britanniques, représentant notamment les secteurs de l’industrie, des énergies renouvelables, du pétrole et gaz, de la santé et des TIC, a réuni les ministres, respectivement, de l’Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, et de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda-Imane Faraoun, ainsi que du secrétaire principal du Trésor du gouvernement britannique, Greg Hands, de l’Envoyé spécial du Premier ministre britannique en Algérie, Lord Risby, et de la présidente du Conseil d’affaires algéro-britannique, Lady Olga Maitland.

Lors de ce forum, le représentant du Premier ministre britannique, Lord Risby a déclaré que l’Algérie ne serait pas seulement un marché pour les produits britanniques, mais sera un pôle d’investissement et de partenariat.

Quant au président du Forum des chefs d’entreprise, Ali Haddad, il a exhorté les Britanniques à investir dans l’industrie automobile et que le gouvernement algérien leur accorderait toutes les facilitations.