Investissements directs étrangers: L’Algérie, pays à «risque élevé»

Investissements directs étrangers: L’Algérie, pays à «risque élevé»
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Malgré les réformes entreprises et les dispositions prises, l’Algérie demeure mal classée et «à risque élevé» pour les investisseurs.

Le gestionnaire de risques et courtier en assurances, (AON), qui a présenté hier la 19e édition de sa «Political Risk Map», une carte des risques politiques destinée à informer les entreprises désireuses d’investir à l’étranger, a placé l’Algérie parmi la catégorie orange, considérée parmi les plus élevés, puisqu’elle vient derrière la catégorie rouge. Elle est située au même niveau que celui de la Russie, du Mali, du Niger ou encore de la Mauritanie. Par contre, la Tunisie, elle, est classée dans la catégorie de «risque moyen-élevé», tandis que le Maroc est dans la catégorie de «risque moyen».

«L’environnement politique en Algérie reste parmi les plus fragiles dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord avec de hauts niveaux de violence politique, de risques juridiques et réglementaires, de perturbation de la chaîne d’approvisionnement et d’ingérence politique», a souligné cet organisme dans son rapport. Et de rappeler : «Bien que le gouvernement dispose de réserves financières importantes, il devra puiser dans cette épargne pour maintenir les dépenses publiques face aux prix du pétrole bas.»

Le gestionnaire des risques est allé encore plus loin dans son analyse. «Les réformes pour encourager l’investissement étranger sont improbables. Les investisseurs signalent déjà des difficultés dans le rapatriement des profits, et les contrôles de capitaux implicites maintiennent le niveau élevé de risque de change.»

Autrement dit, l’Algérie devra accomplir encore des réformes en vue d’éliminer ce genre d’obstacles, car le transfert des dividendes est une des conditions qu’imposent les investisseurs étrangers au gouvernement.

Au niveau du Maghreb, l’organisme assure que le Maroc jouit d’une «stabilité politique, mieux que dans les autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord». Néanmoins, il n’écarte pas un «niveau élevé de chômage et de pauvreté, durant les années à venir, d’une intensification des activités islamistes radicales».

La carte des risques politiques destinée à informer les entreprises désireuses d’investir à l’étranger s’est beaucoup basée sur la situation du marché pétrolier.

A l’échelle mondiale, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe devraient lever des fonds pour soutenir leur système financier et limiter les risques et maintenir une certaine stabilité dans la région.

Quant à l’Afrique, une grande incertitude pèse sur l’Afrique du Sud, alors que l’Afrique de l’Est est, quant à elle, dopée par les prix pétroliers relativement bas. L’Amérique du Sud est également mal classée dans cette 19e édition du rapport. Il s’agit plus particulièrement du Venezuela et du Brésil. Concernant la Chine et les pays asiatiques voisins, ils sont plus ou moins stables et à l’abri de risques politiques.