Investissements dans le secteur de l’eau : Les anglo-saxons en conquérants

Investissements dans le secteur de l’eau : Les anglo-saxons en conquérants

Plusieurs managers de sociétés britanniques de renommée mondiale exerçant dans le domaine, ont pris part à cette rencontre et ont exprimé leur intérêt pour le marché algérien notamment de la distribution, le recyclage, le transfert des eaux et le dessalement de l’eau de mer.

Des secteurs dans lesquels ces derniers développent une grande expertise. Pour Jeremy Goad qui a déjà prospecté le marché algérien pour le compte de Compagnies britanniques, «le marché est immense et réellement prometteur…Il est surprenant que les sociétés britanniques l’ignorent».

Mieux encore, si le marché est immense, ses possibilités de développement sont exponentielles. En effet, dans le cadre du programme 2010-2014, qui sera doté d’une enveloppe de plus de 150 milliards de dollars, une large partie sera consacrée aux Ressources en eau. Chose que les managers britanniques n’ignorent sûrement pas.

Présent à cette rencontre, le représentant de l’ambassade de Grande Bretagne à Alger, (M. Abderezak Bouhaceine) a déclaré pour sa part que « Les Compagnies britanniques présentes en Algérie opérant dans tous les secteurs d’activités, sont satisfaites de leurs business. Selon lui, «cela devrait être un stimulant pour celles qui hésitent encore à intégrer ce marché».

Par ailleurs, l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), s’est impliquée indirectement lors de cette rencontre, semble-t-il, très importante côté algérien. Pour faire ressortir les facilitations accordées par l’Etat pour les projets d’investissements étrangers, une projection vidéo réalisée par l’institution a été projetée au profit des hommes d’affaires britanniques.

Ces derniers ont a ce titre, pu exprimer leurs appréhensions lors d’un débat, ainsi que les entraves qui leurs font encore craindre l’aventure algérienne. Ont été citées, notamment, les entraves liées à «la bureaucratie qui continue de décourager les investisseurs potentiels puis le manque d’information».

Le problème de la langue a également été cité, sans conviction, comme une entrave possible à leur établissement chez nous. L’exemple probant des chinois qui réussissent très bien en Algérie, a lui été cité en contre argument par l’assistance.

Enfin, le représentant du Foreign Office invité à la rencontre, M. Martin Roper, a affirmé que « le nouveau gouvernement britannique de M. Cameron encourage le développement des relations économiques avec les pays émergents, y compris l’Algérie. M. Roper a affirme que le moment est propice pour ceux qui veulent investir en Algérie.

Le ministre des Ressources en eau, à l’heure américaine !

Lors d’une rencontre organisée par le Conseil d’affaires algéro-américain (USABC) et l’ambassade d’Algérie à Washington, le ministre algérien des Ressources en eau, M.Abdelmalek Sellal a réaffirmé devant un parterre de managers américains, que l’Algérie avait besoin du savoir-faire et des équipements des sociétés américaines. «L’Algérie n’est pas un marché pour quelques pays européens» a-t-il déclaré à ce sujet.

Abordant le sujet du programme des investissements publics 2010-2014 d’un montant global de 286 milliards de dollars, et des changements que les autorités algériennes avaient introduites en 2009, dans les textes législatifs et réglementaires, le ministre a réaffirmé que l’Algérie  »veillera à appliquer la réglementation » en vigueur en matière des investissements étrangers, celle-ci même qui feraient hésiter les investisseurs étrangers.

Le ministre, définitivement franc envers ses vis-à-vis, a rappelé que le code des marchés publics impose désormais à toute entreprise étrangère désireuse de soumissionner pour un contrat public de biens ou de services en Algérie, devra accompagner son offre d’une proposition de participation à la modernisation d’une entreprise algérienne. Il a tenu à préciser aux responsables américains que la nouvelle conception algérienne en matière d’investissements étrangers ne tolérait plus une ouverture du marché national où l’entreprise algérienne ne tirerait pas profit de ces projets.

Néanmoins, M. Sellal a souligné que le pays a non seulement toutes les capacités financières pour réaliser ce programme quinquennal, mais qu’il a aussi, constamment honoré ses engagements financiers dans ses contrats avec ses partenaires.

«Le marche algérien vous est ouvert sur l’ensemble des secteurs d’activités pour lesquels des budgets publics importants sont affectés» a-t-il redondé. S’agissant de son secteur, M.Sellal a appelé les Compagnies américaines à s’engager davantage avec les sociétés algériennes, qu’elles soient publiques ou privées, à travers un  »partenariat gagnant-gagnant ».

Il a proposé à ce titre, une piste de partenariat pour la réalisation de ces projets où les 51% soient détenus par le partenaire algérien, le reste par la firme américaine, mais tout en bénéficiant du management du projet et de l’exportation de son savoir-faire et de ses équipements au partenaire algérien.

Le ministre a par ailleurs indiqué à l’APS que les managers rencontrés  »demandaient juste des explications sur le contenu de cette nouvelle réglementation, mais qu’ils n’y étaient pas contre ».

Après les discours, place au concret. Deux exposés détaillés ont été présentés respectivement par le Directeur général de l’Agence nationale des Ressources hydrauliques (ANRH), M. Rachid Taibi, sur les nouveaux projets en ressources en eau, ainsi que par les responsables de la firme américaine AECOM, activant en Algérie depuis 1978, spécialisée dans l’engineering et les services dans le domaine hydraulique, qui ont présenté leur expérience en Algérie et à travers le monde.

Enfin, en marge de la rencontre, le ministre a indiqué que l’image de l’Algérie a évolué positivement auprès du gouvernement américain. Le choix fait par les Etats-Unis pour l’organisation à Alger de la Conférence sur l’entreprenariat Etats-Unis-Maghreb de décembre prochain, en est  »un signe extrêmement fort » selon lui.

Des rencontres avec plusieurs responsables du Département d’Etat et du Département du Commerce, ont également eu lieu, notamment un entretien à la Maison Blanche avec un haut responsable auprès du Conseil de sécurité nationale (National Security Council, NSC).