Investissement Qtari au complexe sidérurgique de Bellara, 2 milliards de dollars sur le tapis

Investissement Qtari au complexe sidérurgique de Bellara, 2 milliards de dollars sur le tapis

2 milliards de dollars sur le tapisVue aérienne de la zone industrielle à Jijel

Avec ce complexe, Jijel détrônera Annaba et s’imposera comme la capitale nationale de la sidérurgie.

La réalisation du complexe sidérurgique algéro-qatari de Bellara a été officiellement lancée hier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et son homologue, Abdellah Ben Nacer Ben Khalifa Al-Thani. Inscrit dans le cadre du partenariat industriel entre les deux pays, ce mégaprojet, d’un coût de 170 milliards de dinars (2 milliards de dollars) vient donner sa véritable dimension à la zone industrielle de Bellara, l’une des plus importantes et plus prometteuses du pays. Le complexe est également une véritable bouffée d’oxygène pour la wilaya de Jijel qui attendait un projet structurant depuis longtemps. Ce sera chose faite dans 20 mois, délai de réalisation du complexe sidérurgique. D’entrée, ce sont pas moins de 3000 emplois qui seront créés à partir des tout prochains jours, pour les besoins du chantier. Avec l’entrée en production, le complexe emploiera 1500 travailleurs directs et 10.000 indirects.

Cette grande capacité de recrutement aura un impact immédiat sur le niveau de vie des citoyens de la région et apportera une nouvelle dynamique de croissance pour une wilaya qui en a tant besoin.

Avec ce complexe, Jijel détrônera Annaba et s’imposera comme la capitale nationale de la sidérurgie. Qu’on en juge: il est prévu, pour une première étape, une production de deux millions de tonnes d’acier par ledit projet. Cet objectif est tracé pour l’année 2017. Deux ans plus tard, c’est-à-dire en 2019, la production sera multipliée par deux et demi pour se stabiliser autour de cinq millions de tonnes.

Avec un tel niveau de production, il est aisé de constater que le pays sera définitivement à l’abri du besoin de ce matériau importé à coups de milliards de dollars annuellement, avec en prime, les épisodes de fortes spéculations qui le concernent régulièrement. Il y a lieu de souligner au passage que le complexe de Bellara produira plusieurs types d’aciers dont le «spécial» destiné, notamment aux rails. Bref, la réalisation algéro-qatarie passe pour être le pas en avant qu’attendait l’industrie sidérurgique nationale, mais aussi la zone industrielle de Bellara qui bénéficiera sans doute de l’installation de ce complexe, en gagnant en visibilité et en notoriété auprès des investisseurs nationaux et étrangers. Delà à dire que le complexe sidérurgique est le projet phare de la décennie, il n’y a qu’un pas que les officiels et les observateurs de la scène nationale n’hésitent pas à faire. Cette conviction de la nature exceptionnelle du projet tient aussi de son montage financier qui respecte le principe des 51/49%. C’est, en réalité, le plus lourd investissement étranger sous cette formule. La majorité des actions sera détenue par l’entreprise Sider et le Fonds national d’investissement. Qatar international, un joint-venture entre Qatar Steel et Qatar mining, est actionnaire à hauteur de 49% du projet. Au plan technique, l’on apprendra que le complexe sidérurgique de Bellara sera doté de deux aciéries et de trois laminoirs. Il est implanté dans la commune d’El Milia et s’étale sur une superficie de 216 hectares. Le complexe est situé à une cinquantaine de km du chef-lieu de la wilaya de Jijel, à 40 km du port de Djendjen et à 45 km de l’aéroport Ferhat-Abbès.