Investissement productif, le plus grand gisement d’emplois en algérie

Investissement productif, le plus grand gisement d’emplois en algérie

Une phase de transition qui perdure

Les directives de Sellal en matière d’emploi dans le grand Sud sont salutaires. Elles favorisent a priori l’extinction des tensions et des émeutes récurrentes dans ces régions sensibles du pays.

Mais ces mesures semblent combattre les effets et non les causes. Comme pour l’anarchie urbanistique à Hassi Messaoud ayant entraîné la nécessité de réaliser une nouvelle ville et, partant, plusieurs milliards de dollars à débourser pour le Trésor, les événements de Ouargla montrent que l’Etat, en fermant les yeux, en adoptant une attitude laxiste, a encouragé “l’esclavagisme” dans le grand Sud. Ces salariés sous-payés sont emblématiques de ce phénomène de profonde injustice vécue par une masse d’Algériens. Une situation qui constitue une caractéristique de cette Algérie d’aujourd’hui : inégalités d’accès au logement, à un emploi, aux meilleurs postes de travail.

Aujourd’hui, l’Etat intervient tardivement en pompier, alors que cette ségrégation est connue depuis plusieurs années. Il a fallu que le Sud s’embrase pour que des décisions arrêtées dans l’urgence tombent. Cette politique s’appelle de la “non-gestion”. Car gérer, c’est prévoir.Autre élément important de cette équation : l’investissement. Dans la politique économique actuelle, on feint d’ignorer que l’entreprise est le véritable créateur d’emplois durables. Plus l’Etat entre dans une logique de facilitateur de l’investissement, de la création de richesses et d’emplois par les entreprises, plus le chômage hyperélevé des jeunes en Algérie a des chances d’être réduit à la portion congrue.En d’autres termes, on assiste à une gestion administrée de l’emploi en Algérie, où les emplois précaires dominent l’offre avec cette série de dispositifs d’insertion des jeunes, conçus de manière transitoire, nés de la mise en œuvre du plan d’ajustement structurel des années 1990 : insertion des jeunes diplômés, micro-entreprises… Plus d’une décennie après la fin de ce programme douloureux dont l’un des objectifs était d’amortir les effets des massifs licenciements d’effectifs et liquidations d’entreprises, l’Etat reste le plus grand créateur d’emplois en Algérie. Une aberration qui montre les limites de la politique actuelle en matière d’emplois. Il suffit que l’on enregistre un retournement du marché pétrolier pour que cette démarche montre son inefficacité dans la durée. En définitive, libérer l’entreprise, libérer l’investissement des carcans administratifs constituent les véritables moteurs de l’investissement.

LG Algérie

Or, l’Etat, en maintenant le statu quo dans ce domaine, prive une grande partie des jeunes chômeurs algériens, en particulier du Sud, d’accéder à un emploi durable.

R K