Le flux des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie a baissé de presque 50% entre 2008 et 2009, révèle un rapport de l’Observatoire des annonces d’investissement et de partenariats en Méditerranée (Anima-Mipo), publié sur son site internet.
A l’origine de ce recul, la crise économique mondiale et le désenchantement des investisseurs étrangers, explique cette plateforme multi pays de développement économique de la Méditerranée. En sus de l’Algérie, la Turquie et le Maroc sont les pays les plus affectés du bassin méditerranéen, poursuit Anima-Mipo.
En outre, les recettes pétrolières de l’Algérie ont sensiblement baissé en 2008 avec une perte de 30 milliards de dollars. Exceptés le secteur de l’énergie, qui représente, à lui seul, 9 des plus grands projets de l’année et celui des banques, les autres secteurs de l’économie algérienne attirent peu de projets, constatent encore les rédacteurs du rapport Anima.
« Si l’on peut se réjouir de ne pas enregistrer d’impact négatif des mesures prises en 2008, la diversification industrielle qui préparera l’Algérie à l’après-pétrole n’avance guère », commente le même rapport d’Anima. Citant un document, le Global Competitiveness Report 2009-2010, qui porte sur 134 pays, il est souligné que les pays du Maghreb, exceptée la Tunisie, occupant au demeurant le milieu du tableau, sont fortement pénalisés par le mauvais fonctionnement de leurs marchés financiers. « Le cas de l’Algérie, qui a les moyens d’une stratégie endogène, du fait de ses ressources pétrolières, est spécifique », estime Anima, pour qui, « le pays a délibérément rendu difficile l’atterrissage d’entreprises étrangères, jugées trop peu citoyennes ».
Les analyses d’Anima posent les condition pour que l’Algérie puisse devenir une attraction en matière d’IDE.
« L’Algérie gagnerait à s’ouvrir aux IDE, non pas tant à cause du besoin de capitaux, que pour permettre des transferts aux bénéfices des sociétés nationales, établir un climat des affaires qui soit favorable aux entrepreneurs, étrangers comme nationaux, et se frotter à la concurrence mondiale », est-il mentionné dans le rapport d’Anima. Ceci dit, cet organisme prévoit un taux de croissance prévisionnel de 3,9% fin 2010 et 4% en 2011. Des taux bien moins inférieurs à ceux trop optimistes annoncés par le gouvernement. Ce dernier continue d’injecter des ressources financières colossales pour le développement économique par l’infrastructure, la formule retenue pour créer de la croissance. Le dernier Conseil des ministres a acquiescé justement une enveloppe de 286 milliards de dollars, allouée au titre du plan quinquennal de soutien à la croissance entre 2010 et 2014.
Sur un autre chapitre, le même rapport a estimé le montant net d’IDE annoncé en 2009 dans le bassin méditerranéen à 32,3 milliards d’euros, soit une baisse de 17% sur 2008. Ceci,lorsque la Cnuced enregistre une baisse deux fois plus forte à l’échelle mondiale (-35%).
Par Hocine Lamriben