L’investissement dans le secteur agricole en Algérie est confronté à beaucoup d’obstacles. Le foncier agricole constitue une entrave majeure pour les entrepreneurs étrangers dans ce domaine.
Les américains qui s’intéressent de plus en plus au marché algérien, veulent diversifier le domaine de leurs investissements concentrés actuellement dans les secteurs des hydrocarbures et des médicaments en allant vers le secteur agricole. Mais cet intérêt risque de rester au stade des intentions, si le climat des affaires ne s’améliore pas et si les entraves liées au foncier agricole ne seront pas levées, c’est du moins ce qu’a laissé entendre le président du conseil d’affaire Algéro- américain Ismael Chikhoune, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le président de la Fondation Filaha, le docteur Amine Bensemmane.
Le climat des affaires et le foncier agricole posent problème pour les investisseurs américains, en dépit de toutes les facilités accordées par les pouvoirs en la matière, dira Chikhoune tout précisant que ces deux entraves freinent foncièrement tout développement de la coopération algéro-américaine.
Selon lui, la règle 49/51 régissant l’investissement étranger et l’accès au foncier agricole ont été à l’origine de la mise en veille d’importants projets de partenariat. Il a cité dans ce sens le projet de la réalisation d’une firme d’élevage pilote de 3000 vaches.
Estimant que les américains peuvent assurer un transfert technologique à leurs homologues Algériens, Chikhoune a lancé un appel aux autorités algériennes pour qu’elles mettent l’accent sur le développement agricole afin de réduire la facture des importations. Il s’est étonné d’ailleurs de voir l’Algérie importer d’importantes quantités des fruits secs à partir de la Californie. « Nous sommes devenus après six ans seulement, le premier client de la Californie dans l’importation des fruits secs », a-t-il révélé. « Les producteurs américains, eux-mêmes, en sont étonnés », a-t-il regretté.
Pour sa part, le président de la Fondation Filaha, le docteur Amine Bensemmane a indiqué que les pouvoirs publics doivent s’impliquer davantage dans l’investissement agricole. Dans ce contexte, il a cité le cas de l’exploitation de gaz de schiste pour lequel les pouvoirs publics ont donné récemment leur feu vert. « Des mesures audacieuses similaires doivent être prises dans le secteur agricole», a-t-il insisté.
Il est à noter que la Fondation Filaha et le Conseil d’affaire Algéro- américain ont scellé un accord de partenariat dans le secteur de l’agriculture en vue de réactiver certaines filières agricoles touchant à la sécurité alimentaire en Algérie.
Khelifa Litamine