Le ministre des Ressources en eau assure que son secteur maintient la même dynamique de développement malgré la situation financière actuelle. La preuve, avance-t-il, les nombreux investissements publics dans le secteur qui se poursuivent et le dégel d’autres.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Pour Hocine Necib, l’Algérie a bien su anticiper et faire face à la crise de l’eau qui affecte le monde. «Notre pays s’est rendu compte de cette problématique et a entamé, depuis 2000, de grands travaux qui nous ont évité d’importer de l’eau de l’étranger», a-t-il annoncé hier, au forum du quotidien El Hiwar à Alger.
Le ministre des Ressources en eau s’est ainsi lancé dans un long bilan des réformes et réalisations de son secteur. Il énumère quelques projets concrétisés, notamment la construction de quarante grands barrages et de grands transferts hydrauliques citant à titre d’exemple le transfert de In Salah à Tamanrasset sur 750 kilomètres, celui de Beni Haroun (Mila) pour alimenter six wilayas et le transfert des eaux du barrage Koudiet Asserdoun (Batna).
Les plus récents sont cinq grands barrages réceptionnés cette année ainsi que plusieurs projets de grands transferts hydrauliques. Il annonce ainsi la mise en service du transfert hydraulique du barrage Ourkis qui fait partie du système Beni Haroun, vers Oum-el-Bouaghi, prévue mardi prochain, 31 juillet.
Necib évoque également l’approvisionnement des régions côtières en eau potable qui, selon lui, a été réglé grâce au recours au dessalement. «Nous disposons de onze stations de dessalement d’une capacité de plus de deux millions de mètres cubes par jour», souligne-t-il.
Tous ces projets, affirme-t-il, ont permis à la distribution de l’eau potable à l’échelle nationale de passer de 120 litres par jour à 180 l/j. «Aujourd’hui, près de 10 millions de mètres cubes par jour d’eau potable sont produits», dit-il encore.
Côté assainissement, l’intervenant précise que 180 stations ont été réalisées. Il assure à cet effet, que l’investissement public dans le secteur des ressources en eau se poursuit toujours, et ce, malgré la situation financière actuelle. Il cite ainsi le lancement de 31 grandes stations de traitement des eaux et d’assainissement. Il évoque aussi le dégel de projets de réalisation de 28 grandes stations d’épuration et de plusieurs projets d’expansion et de réhabilitation du réseau d’assainissement pour lesquels a été attribuée une enveloppe financière de 90 milliards de dinars.
Pour le ministre, aujourd’hui la bataille à gagner est la gestion et l’économie des ressources en eau. Cet objectif, estime-t-il, ne se fera qu’à travers notamment la réduction des fuites d’eau de certains réseaux de distribution vétustes, la généralisation du système d’irrigation économique, ainsi que la mise en place des stations d’épuration pour l’irrigation des terres agricoles.
Il a aussi insisté sur la nécessité d’intégrer les communes avec l’Algérienne des eaux (ADE) et de l’Office national d’assainissement (ONA) pour une bonne gestion de cette ressource.
Évoquant l’alimentation non régulière en eau potable dans nombre de localités, l’invité du forum du quotidien El Hiwar répond qu’un bilan a été effectué dans 25 wilayas où dans 592 communes il a été constaté qu’effectivement l’eau potable coulait dans les robinets à une fréquence de tous les trois, quatre ou cinq jours.
«Un programme spécial a été établi et lancé dans ces localités. Aujourd’hui, sur les 592 communes recensées, 367 communes sont désormais alimentées quotidiennement. Dans les 225 autres communes, le programme mis en place se poursuit», assure-t-il.
Exploitation des eaux minérales
Un investissement «à une bonne cadence»
Pour le ministre des Ressources en eau, les investissements dans l’exploitation des eaux minérales se portent bien. Selon lui, ce créneau connaît une grande dynamique et son département continue à recevoir les dossiers des investisseurs.
DÉSENVASEMENT DES BARRAGES
Premier engin de fabrication algérienne réceptionné en août
Le secteur des ressources en eau se dotera prochainement du premier navire de désenvasement des barrages de fabrication nationale. C’est ce qu’a annoncé le ministre du secteur, Hocine Necib. «Nous avons commandé trois navires et le premier sera fin prêt pour le mois d’août prochain. Il va renforcer nos moyens de désenvasement», a-t-il précisé hier à Alger.
Ry. N.
