Investissement: De nouveaux avantages fiscaux pour le Sud

Investissement: De nouveaux avantages fiscaux pour le Sud

Le département de Tayeb Louh est en train de réfléchir à des mécanismes de facilitation visant à inciter les opérateurs économiques à s’intéresser au sud du pays. C’est du moins ce qu’a annoncé, jeudi dernier, le ministre du Travail, Tayeb Louh, en marge des travaux de l’Assemblée populaire nationale, dont une séance a été consacrée aux questions orales.

«Une réflexion est en cours actuellement pour l’institution de nouveaux avantages fiscaux et parafiscaux pour encourager les entrepreneurs à investir dans les grands projets de développement qui accusent un retard de réalisation dans les wilayas du Sud» a déclaré le ministre aux journalistes, en expliquant que ces nouveaux avantages consistant en des réductions des charges sociales et des impôts visent à encourager l’investissement créateur de richesses dans la région, et contribueront, dans une large mesure, à créer des postes d’emploi.

Tayeb Louh, qui a tenu à rappeler les «doléances» de certains responsables d’exécutifs des wilayas du Sud, notamment certains walis des régions du Sud pour ce qui est de l’insuffisance de moyens de réalisation des projets de développement, d’où les retards enregistrés dans la réalisation de ces projets, a assuré dans ce cadre que ces nouvelles mesures sont de nature à contribuer à faire avancer la réalisation de ces projets, notamment dans les secteurs des travaux publics, des investissements dans l’agriculture et pour la création de postes d’emploi.

Il faut savoir par ailleurs que lors d’une réunion avec le Premier ministre et la société civile à In Amenas, la population de la wilaya d’Illizi a reproché justement au gouvernement de l’avoir abandonnée car dépourvue d’infrastructures de base permettant de vivre normalement dans cette région désertique. Les autorités locales de cette wilaya n’ont pas caché leur impuissance devant les retards accumulés dans la réalisation de ces infrastructures de base en dépit de programmes importants inscrits depuis des années au profit de cette région du Sud. En fait, le problème ne se pose pas en termes de moyens financiers mais en termes de disponibilité de matériaux de construction.

Selon des notables et membres de la société civile, le plus proche point de vente d’un sac de ciment, à titre d’exemple, est situé à plus de 1.000 km d’In Amenas, d’où cette difficulté de s’approvisionner en matériaux de construction pour entamer un quelconque interloprojet pourtant inscrit sur le canevas du gouvernement. En tous les cas, Tayeb Louh, qui était présent à la réunion avec Sellal à l’occasion d’une visite du site gazier de Tiguentourine, semble prendre en compte les préoccupations soulevées de la région en annonçant cette «réflexion » sur des «abattements fiscaux» qui pourraient intéresser entrepreneurs et opérateurs économiques pour aller réaliser des projets dans le sud du pays, ce qui va sûrement créer une dynamique et des emplois. Au sujet des emplois justement, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a affirmé que plus de 86% des emplois de la fonction publique au niveau national jusqu’à 2012 étaient «permanents».

Répondant à une question d’un parlementaire, Louh soutient que 1.913.254 travailleurs étaient recensés dans les secteurs de la fonction publique au niveau national en 2012, dont plus de 86 % occupaient des postes permanents. «Le nombre des effectifs de la fonction publique a augmenté de plus de 47% en 2012 par rapport à 2005», note le ministre pour qui la création d’emplois permanents dans les différentes entreprises administratives est régie par des règles et des textes règlementaires portant sur le principe d’égalité, consacré par l’article 51 de la Constitution et dans les dispositions de l’article 74 de l’ordonnance du 15 juillet 2006 portant statut général de la fonction publique.

«La lutte contre le chômage ne doit pas reposer sur la fonction publique mais sur l’économie qui encourage l’investissement créateur de richesses et d’emplois», ajoute le ministre qui rappelle que le gouvernement, dans ce cadre, a adopté plusieurs mesures et politiques pour la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage sur la base d’une économie productive et à travers l’encouragement des investissements créateurs d’emplois, ainsi que par des mécanismes publics et autres dispositifs d’emploi de nature à accompagner les jeunes.

Tayeb Louh cite certains grands investissements qui ont favorisé, selon lui, la création d’emplois dans différents secteurs, notamment le bâtiment et travaux publics, l’agriculture et l’industrie en déplorant au passage un «déficit» de la main-d’oeuvre qualifiée, souvent à l’origine de l’arrêt de certains projets. Enfin, le ministre n’a pas omis de rappeler l’importance de l’instruction du Premier ministre concernant la gestion de l’emploi dans les wilayas du Sud. Cette instruction, a-t-il déclaré, vise à garantir un accès équitable à l’emploi notamment en faveur des jeunes.

Z. Mehdaoui