L’environnement des affaires en Algérie ne s’améliore pas, voire se dégrade. Les investisseurs étrangers demeurent vigilants face à un pays qui renferme le contraste bien réel d’une destination prometteuse, mais qui manque d’assurance.
Si l’Algérie offre l’image d’un pays en chantier, l’assurance d’y réussir n’y est pas encore.
Le rapport « Doing Business 2012 » est là pour rappeler que d’une manière générale, l’Algérie n’a pas encore atteint un niveau convaincant sur le plan interne, alors que pourrions- nous dire sur le plan externe ?
Un pays pas très communicant Les pays occidentaux publient régulièrement des notes à l’adresse de leurs ressortissants, les exhortant notamment de «limiter au maximum leurs déplacements ».
La situation sécuritaire en Algérie n’enchante pas ces derniers, en dépit de toutes les politiques du gouvernement afin de rétablir la sécurité pour un véritable décollage économique. Et les tensions grandissantes chez les pays voisins à l’image de la Libye, de la Tunisie et du Mali aggravent ce malaise. Bien plus regrettable, ces avertissements et autres appels récurrents à la vigilance ne sont guère contrecarrés par notamment les représentations consulaires algériennes.
L’image positive que devaient donner ces représentations, notamment en Occident, reste très timide. L’Algérie demeure peu représentée et très peu médiatisée parmi les cercles d’affaires dans le monde.
Pourtant, l’Algérie, un pays en construction, semble offrir toutes les chances de réussir. Les chantiers ne manquent pas, les appels d’offres non plus. Cependant, elle souffre d’un manque flagrant d’initiatives de ses représentations à l’extérieur.
Combien de séminaires, de journées d’étude ou de forums d’affaires étaient organisés par les organismes consulaires ? Combien d’initiatives collectives dans un cadre de lobbying ou personnelles ont-elles été menées ? Sans doute loin de ce qui devrait être entrepris. Sinon, les rapports des ONG internationales accumulent tristement tous les mauvais points sur le pays.
De la capitale la plus sale du monde aux 70 000 esclaves (accuse l’ONG Walk Free Foundation), en passant par son déplorable classement en termes de prospérité et de bien-être, l’Algérie reste à la traîne sur tous les plans. Le climat de confiance qui est la clé de voûte du business est loin d’être instauré.
L’image d’un pays en «mouvement» Pour n’importe quel investisseur potentiel qui, avant de venir s’y installer, fait un tour sur internet, l’Algérie reflète l’image d’un pays à fort risque d’attentats terroristes, d’émeutes ou de crises politiques. Et le printemps arabe n’est pas pour arranger les choses, l’Algérie étant considérée comme un pays pouvant être «contaminé ». La communication interne y est largement marginale.
Peu de revues spécialisées, peu de sites et d’espaces consacrés aux affaires et à l’attraction dans ce pays. L’Algérie s’en est certes sortie d’une crise sécuritaire aigüe mais elle trouve de grandes difficultés à relancer son économie, à assurer une vraie reprise de sa production nationale et à encourager l’initiative extérieure à même d’aboutir à des résultats tangibles.
En plus clair, le climat d’affaires souffre encore des conséquences de cette période de crise et des conditions intérieures liés à la réglementation des marchés, à la corruption, au manque cruel de suivi et de compétences. Car pour l’investisseur étranger, la priorité reste la sécurité de ses investissements.
Yassine M.