Le suspens continue, deux jours après l’intrusion au niveau du siège de la Cour d’Alger d’où le vol de plusieurs dossiers lourds, notamment liés à la corruption, a été enregistré. Le travail au siège de la cour d’Alger se poursuivait le plus normalement, aujourd’hui, mais les interrogations sur ce vol n’ont pas encore eu de réponses puis qu’aucune communication officielle n’a été donnée à ce sujet.
Lors de notre déplacement au niveau du siège de la Cour d’Alger, certains avocats que nous avons interrogés sur cette affaire ont donné deux versions différentes. La première dit qu’il n’y a pas eu de vol et que cela n’est qu’une rumeur dont le but est de «dénigrer la justice algérienne et pour montrer à l’opinion internationale que cette justice n’est pas capable de traiter les grandes affaires notamment de corruption», ont indiqué dans l’anonymat certains avocats.
La deuxième version indique qu’il y a eu effectivement une visite de nuit dans le but de faire « sauter » de son poste le procureur général Belkacem Zeghmati. « Cela fait six ans qu’il est là et il dérange certains intérêts», a indiqué un autre avocat, qui a lui aussi requis l’anonymat.
Il a fait savoir que le procureur général a ordonné à la police judiciaire et scientifique d’HusseinDey d’entamer l’enquête sur l’affaire.

Quant aux dossiers objet du vol, aucune précision ne nous a été donnée par ces avocats, soulignant que tout sera divulgué incessamment.
Pour rappel, l’incident a eu lieu dans la nuit du jeudi à vendredi passé. Il y a lieu de souligner que l’intrusion est intervenue à moins de 3 jours de l’audition par le juge d’instruction de la 9e chambre de la Cour d’Alger des personnes supposées être impliquées dans l’affaire Sonatrach 1 et 2, au lendemain du départ de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil vers la France(jeudi après-midi) et quarante huit heures après les révélations de Varone, la tête pensante pour les contrats entre Saipem et Sonatrach lequel après quatre heures d’audition devant le parquet de Milan a reconnu que son entreprise, par son biais avait versé des pots-de-vin pour arracher des marchés en Algérie.
Ce qui attire l’attention dans toute cette affaire de vol dans une institution pareille, c’est le manque de communication. Même le personnel de la Cour d’Alger a refusé de donner la moindre information sur l’incident et pourtant, il a été souligné que c’est « une affaire de règlement de comptes entre les membres du personnel. D’ailleurs, le service de communication n’existe pas au niveau de la Cour d’Alger, selon les agents de la réception de cette institution la plus sensible du pays qui nous ont refusé l’accès aux bureaux des magistrats.
Lahcène Brahmi