Introuvables et hors de prix : les pneus au cœur d’une chasse aux spéculateurs en Algérie

Introuvables et hors de prix : les pneus au cœur d’une chasse aux spéculateurs en Algérie
Pneus

L’affaire des pneus prend un tour décisif. Face aux plaintes des automobilistes sur la cherté et la rareté de certains modèles, les services du commerce ont déclenché une vaste opération de contrôle.

L’objectif est de traquer les circuits opaques qui font grimper les prix et sécuriser l’approvisionnement d’un produit devenu stratégique dans un pays où la mobilité dépend largement du parc automobile.

Les enquêteurs suivent à la trace le parcours des pneus, de l’usine ou du port jusqu’aux points de vente. Chaque maillon de la chaîne est scruté, marges appliquées, écoulement des stocks, pratiques tarifaires… Selon une source du secteur, les importateurs et distributeurs sont désormais sommés de mettre sur le marché l’ensemble de leurs réserves, sous peine de sanctions. Toute hausse injustifiée sera considérée comme de la spéculation.

Un contrôle rigoureux pour contenir la spéculation sur les pneus

Depuis juin, un nouveau cadre réglementaire encadre les importations. Plusieurs opérateurs reconnaissent des retards liés à ces changements, ce qui a alimenté la tension sur le marché. Mais les autorités réfutent toute pénurie organisée et misent sur les contrôles pour identifier les abus.

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En effet, les brigades sillonnent les magasins spécialisés, relèvent les prix réels et les comparent aux tarifs de référence. Les commerçants pris en flagrant délit de surfacturation font l’objet de procès-verbaux. « Toute augmentation qui échappe au cadre fixé par le producteur est assimilée à de la spéculation ».

Iris, pilier d’une stratégie de souveraineté industrielle

Le groupe Iris, basé à Sétif, se positionne en acteur central. Ses usines produisent environ 4 millions de pneus par an, couvrant 96 références. « Notre offre dépasse déjà les besoins du marché national », insistent ses responsables, qui disent avoir signé des accords avec les distributeurs pour stabiliser les prix, selon le média Echourouk. Les contrevenants s’exposent à une rupture de partenariat.

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Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large, permettant de substituer la production locale aux importations. L’État mise sur l’industrie nationale pour éviter la dépendance extérieure et préserver les réserves de change.

Des projets industriels pour transformer l’Algérie en exportateur de pneus

Par ailleurs, l’ambition dépasse le marché interne. Avec les extensions prévues, la capacité nationale pourrait atteindre 20 millions de pneus par an. Des usines sont en cours de construction à Oran, Touggourt et Aïn M’lila, en plus de la montée en puissance du site de Sétif.

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À Oran, un projet phare a vu la pose de la première pierre fin juillet. Une unité destinée aux véhicules légers et lourds, avec une production initiale de 7 millions de pneus et un potentiel d’expansion à 22 millions. De quoi positionner l’Algérie comme fournisseur régional et futur exportateur vers des marchés plus larges.