La rumeur ayant induit plusieurs titres de la presse en erreur a suscité une mobilisation des partis islamistes contre la ministre de l’Education. Benghebrit n’a pas tardé à mettre fin à la rumeur qu’elle qualifie de «chahut inacceptable».
La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a qualifié, jeudi à Laghouat, la rumeur concernant l’introduction de l’enseignement de l’arabe dialectal dans le cycle primaire de «chahut inacceptable». La ministre, qui s’exprimait sur les ondes de la radio locale, a indiqué que «la langue arabe reste la première langue d’enseignement, adoptée dans l’enseignement des autres matières», soulignant, à ce propos, que «la Constitution est claire sur la question».
«Il appartient de faire preuve de sagesse et de s’occuper davantage des questions pédagogiques», a affirmé Mme Benghebrit, avant de faire état de suggestions formulées par des spécialistes participant à la conférence régionale d’évaluation de la mise en œuvre de la réforme scolaire, appelant à tenir compte, de façon progressive, du background linguistique de l’enfant. La ministre de l’Education nationale a estimé, par ailleurs, que l’étude des contenus du manuel scolaire a laissé apparaître une place «insuffisante» accordée au patrimoine national, et émis pour cela le souhait de réserver davantage d’éclairage sur le plan éducatif à ce patrimoine, dont la poésie populaire.
«Comment concevoir la dimension algérienne, si le secteur de l’Education n’investit pas sur l’aspect innovateur véhiculé par les langues arabe et amazighe», s’est-elle interrogée. Sur un autre registre, la ministre de l’Education a signalé que près de 75 000 fonctionnaires du secteur devront bénéficier, dès la prochaine rentrée, des retombées de l’abrogation de l’article 87 bis, en application des engagements du gouvernement dans ce domaine, avant de faire part de la prise de toutes les dispositions nécessaires afin de réunir les conditions de déroulement normal de la prochaine rentrée.
Incompréhension des recommandations de la conférence nationale
Les recommandations issues de la conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l’éducation insistent sur l’amélioration de la pédagogie d’enseignement-apprentissage en familiarisant l’enfant à la langue arabe en préscolaire et en valorisant le patrimoine national très peu représenté dans les manuels scolaires actuels.
Les usages de la langue arabe, dans ses expressions orale et écrite a, en fait, suscité de l’incompréhension auprès d’un certain nombre d’acteurs, exigeant l’«amélioration de la pédagogie d’enseignement-apprentissage», explique un communiqué du ministère de l’Education nationale, qui souligne que les recommandations les plus importantes de la conférence, qui s’est tenue les 25 et 26 juillet courants, sont d’abord d’ordre pédagogique.
«L’objectif visé, dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme de l’école, est de familiariser les enfants du préscolaire, dans certaines régions du pays, à l’arabe, avant leur entrée en 1re année primaire, et cela progressivement en s’appuyant sur les langues maternelles», selon le communiqué. La conférence nationale recommande en outre «le repositionnement» de la production en langues arabe, amazighe et français, d’auteurs algériens pour «valoriser» le patrimoine national très peu représenté dans les manuels scolaires actuels et «mieux asseoir la dimension d’algérianité».