Intoxications en hausse, règles d’hygiène ignorées, Où sont passés les agents de contrôle ?

Intoxications en hausse, règles d’hygiène ignorées, Où sont passés les agents de contrôle ?

Alors que les intoxications alimentaires font des ravages et que le non-respect des moindres règles d’hygiène sont visibles à l’oeil nu, les agents de contrôle du ministère du Commerce semblent fuir le terrain.

Dans les grandes villes, l’on assiste chaque jour que Dieu fait à des pratiques et des prestations dans des conditions  » insupportables « , sans que les prestataires ne soient inquiétés par les autorités publiques. Malgré la chawarma préparée sur le trottoir, les gâteaux et pizzas exposées au soleil ou les repas servis dans des cuisines où la propreté est le grand absent, le consommateur, n’ayant souvent pas le choix, est résigné à payer pour un service parfois  » mortel « .

A Alger, à titre d’exemple, d’aucuns pensent que l’application de la réglementation aura pour incidence de fermer la quasi-totalité des restaurants et fast-foods. A la rue Tanger, au coeur de la capitale, des milliers de clients sont des victimes potentielles d’intoxications alimentaires. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur la tenue des serveurs, les sanitaires infects et puants, ou les salles plutôt répugnantes, pour en avoir une idée.  » La cuisine, souvent inaccessible et invisible pour le consommateur, c’est encore pire  » raconte un jeune restaurateur, qui dit avoir déjà travaillé comme serveur.  »

La présence de cafards à la cuisine s’est banalisée, le nettoyage des assiettes est approximatif, le client risque même d’attraper des maladies en raison de la non utilisation de l’eau de javel et le peu d’intérêt accordé à la plonge par les restaurateurs  » raconte notre interlocuteur.

Inconscience et laisseraller

Hélas, le mal est de se limiter à ses aspects. Faute d’une présence régulière d’agents de contrôle d’hygiène, les restaurateurs n’hésitent pas à utiliser la même  » huile  » pendant plusieurs jours, voire des semaines. Une pratique répandue et qui est à l’origine de bien de cas d’intoxications alimentaires.  »

Le restaurateur ne pense qu’à limiter ses dépenses et augmenter ses bénéfices, la santé du client est le dernier de ses soucis  » raconte un autre citoyen, qui dit avoir été hospitalisé récemment pour une intoxication alimentaire, après avoir consommé de la sardine.  » Je voulais saisir les agents du ministère du Commerce, mais je ne connait ni leur siège, ni leur numéro de téléphone  » regrettet- il. D’où la nécessité de mettre en place un numéro vert pour encourager le citoyen à dénoncer toute pratique anormale et faciliter le travail des agents de contrôle.

Mayonnaise en saison estivale

Alors que dans certains pays où l’hygiène est sacrée, la mayonnaise, à titre d’exemple, est tout bonnement interdite sur les terrasses des restaurants. En Algérie, l’on passe des heures et des heures à s’en servir sous la chaleur caniculaire. Ni le client, ni les restaurateurs et encore moins, les agents de contrôle, s’ils sont de passage, ne semblent relever ce dépassement flagrant à la réglementation. Les quelques personnes qui tiennent à signaler cette anomalie sont tournées en dérision ou invités à ne pas la consommer.

 » Je t’interdis de couper l’appétit à mes clients. Si tu ne veux pas manger tu es prié de quitter mon restaurant  » telle est la réponse d’un propriétaire de fast-food à un client qui l’a interpellé sur la boite de mayonnaise, non préservée au froid en ce mois d’août, chaud et humide.

Cheveux ou cafards kif kif

A Alger, trouver un cheveu dans son assiette n’est pas du tout grave. Le serveur ne risque pas de rougir. Il acceptera volontiers de te changer d’assiette, mais sans s’embarrasser outre mesure.

Voir un cafard circuler sur la table et se réfugier dans le panier à pain n’est pas une raison pour provoquer un incident. Les clients ont fini par s’en habituer et les restaurateurs se plaisent à servir des repas selon leurs normes et leurs humeurs. Certes, la responsabilité est partagée, mais le principal responsable de cette situation est bel et bien, le ministère de tutelle dont les agents ont fini par entrer dans le moule de la saleté et de l’anarchie imposée par des restaurateurs sans vergogne. Sinon comment expliquer que tous ces restaurateurs et fast-foods restent ouverts et que leurs propriétaires ne soient jamais inquiétés.

M. S.