On ne le dira jamais assez, le non-respect des vendeurs quant aux règles élémentaires d’hygiène, de froid et de stockage, met la vie des citoyens en grand danger.
Les magasins de gros et les commerces parallèles sont également à l’origine de plusieurs violations des règles de commerce et de santé qui exposent des produits très périssables.
En ces temps de grandes chaleurs, les marchands illicites, notamment dans les grandes artères de commerce à l’image de la Bastille et M’dina J’dida, sont dans l’oeil du cyclone, puisqu’ils continuent, en dépit de la traque des services de la répression de la fraude, d’étaler leurs marchandises sans la moindre mesure d’hygiène.
Résultat, les intoxications alimentaires se multiplient en cette période, mais le plus alarmant, c’est que les enfants sont les plus touchés par ces cas.
Selon les statistiques fournies par les services hospitaliers, plus de 60% des cas enregistrés cette année, touchaient cette innocente catégorie qui fait une fois de plus les frais de l’insouciance des parents, à l’instar des accidents domestiques.
Les services des urgences du CHUO reçoivent souvent des cas d’intoxications touchant les enfants et qui sont, selon les médecins, parfois très graves. Ceci nous conduit à parler des moyens mis en place par les responsables locaux, afin de lutter contre cette anarchie.
Puisque, hormis les opérations de contrôle inopinées des services de la direction du commerce et ceux de la santé, une si grande wilaya comme Oran, ne dispose pas de laboratoire d’analyses et de recherche médicale, ce qui oblige les importateurs à patienter une vingtaine de jours, en attendant que les résultats des analyses effectuées sur la marchandise, leur parviennent depuis le laboratoire de Tlemcen, ce qui peut avarier certains produits périssables.
PAS DE CULTURE DE CONSOMMATION!
Contraint de passer à l’action pour parer contre les causes de ce phénomène, la direction du commerce vient de mettre en place 22 équipes dont le rôle est de sillonner les différentes communes de la wilaya et traquer les mauvais commerçants qui étalent des produits non conformes aux lois hygiéniques requises et ce, dans le cadre d’une grande campagne qui vise également à sensibiliser vendeurs et citoyens à propos des intoxications alimentaires, surtout en saison estivale, lorsque les fêtes familiales se multiplient et que des moments de joie sont parfois gâchés par une intoxication collective.
Selon les enquêtes menées par le ministère du Commerce, 62% des cas d’intoxications alimentaires collectives sont enregistrés dans les fêtes, occasions familiales et restaurants universitaires qui échappent au contrôle des agents de la tutelle, soit une moyenne de 500 cas d’intoxications alimentaires par an.
L’ignorance des règles élémentaires peut mener en effet à la catastrophe et les cas de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), tels qu’ils sont nommés dans le jargon médical, sont chaque année enregistrés à Oran.
Durant la saison estivale, tous les services habilités, à l’image du service de la prévention de la direction de la santé et de la population de la wilaya d’Oran, les services d’hygiène communale ne cessent de lancer des messages à l’intention de la population oranaise, mais malheureusement cela ne suffit jamais à endiguer les cas d’intoxications alimentaires.
Selon les médecins, le consommateur ne doit pas se laisser attirer par les produits qui portent le nom des grands labels, car selon eux, ils sont généralement contrefaits.
Pour se mettre à l’abri, le client doit en premier lieu, avoir une certaine culture de consommation, c’est-à-dire ne pas accepter tout ce qui se vend et croire aux discours des vendeurs. Pour être à l’écoute du consommateur, dans des cas pareils, le ministère du commerce a mis en service un numéro vert, le 3000, qui est désormais au service du consommateur.
Ce dernier doit être conscient de ce qu’il consomme et ce, conformément à la loi n°09-03 a justement été élaboré pour le protéger. De plus, un guide du consommateur vient d’être préparé afin d’éclaircir les choses, en plus de la mise en place d’un conseil national de la protection du consommateur.
En contrepartie, ces mesures tardent à donner leurs fruits sur le terrain, puisque le nombre des cas d’intoxications est en nette augmentation et il en découle que beaucoup de travail reste à faire. Ceci passe par une base indispensable, une culture de consommation que le client doit avoir.
Mehnane A.