L’enfant scrute la pizza exposée avec un regard gourmand, son père par contre la regarde avec un œil soupçonneux, « est-ce bien raisonnable de la consommer en toute sécurité en cette chaleur intense » se dit-il à lui-même, l’incertitude est là et la hantise d’une éventuelle intoxication aussi.
Le consommateur algérien même si la plupart du temps est inconscient de ce qu’il ingurgite, il commence néanmoins a réfléchir au danger qui le guette en consommant des produits impropres. Il est enregistré près de 5000 cas d’intoxications chaque année en Algérie. Ces chiffres concernent les cas déclarés autrement dit quand les malades arrivent aux structures de santé , il faut savoir en effet que beaucoup consultent en cas d’intoxication des médecins privés ou font de l’automédication. Le phénomène a tendance à s’amplifier pendant la période estivale et les grandes chaleurs. Le cas de l’intoxication alimentaire dont été victimes les étudiantes de l’université de Tizi-Ouzou au début de ce mois vient confirmer que beaucoup reste à faire en matière de sécurité alimentaire chez nous. Les conditions d’hygiène qui règnent dans la grande majorité des établissements de restaurations publics ou privés ne sont en effet pas très rassurantes et plaident pour une attention plus particulière de la part des services de contrôle .
Les statistiques pour l’année dernières révèlent la saisie de plus de 1 200 milliards de dinars de marchandises non-conformes ou impropres à la consommation et la fermeture de plus de 11 500 locaux commerciaux a travers le territoire national. Au niveau des frontières on a procédé à la saisie de 84 000 tonnes de marchandises non-conformes pour une valeur de près de 9 milliards de dinars . Pourtant ; des mesures draconiennes ont été prises depuis quelques années afin de réduire ce phénomène mortel sans toutefois des résultats probants ..
Citant par exemple l’introduction au niveau des frontières de nouveaux outils de contrôle comme les valisettes portables et les détecteurs de radioactivité, la réalisation de plusieurs laboratoires de contrôle au niveau national ainsi que le recrutement à l’horizon 2015 de 5000 agents formés aux nouvelles technologies. Par ailleurs , deux nouveaux décrets sont actuellement en gestation au niveau des services du commerce , il s’agit d’un texte relatif a la protection du consommateur et son droit à l’information, ainsi que celui consistant à la mise en place d’un système d’alerte rapide et de retrait immédiat du marché des produits impropres à la consommation. Les textes sont donc là il reste à les appliquer sur le terrain. On sait que pendant les deux mois d’eté les interventions des agents de contrôle se multiplient et le laxisme et le laisser-aller des vendeurs et des restaurateurs aussi . Il n’est en effet pas évident aux agents de contrôle de sillonner tous les restaurants et autres pizzeria du pays c’est donc aux consommateurs de rester vigilants et c’est là qu’intervient normalement le rôle et le travail des associations de protection des consommateurs. La vigilance et l’attention restent les meilleurs outils de lutte contre les intoxications alimentaires.
Farida Larbi