L’arme médiatique qu’on déploie contre l’Algérie a été pointée sur des Etats autrement plus forts, à l’image de la Russie, les Etats-Unis et la France.
Dans l’actualité politique de ces deux dernières semaines, un fait concentre l’intérêt des observateurs. Il s’agit du blocage de l’APN, consécutivement au bras de fer que se livrent le prédisent de cette institution et une majorité de députés. Les protagonistes de cette affaire se sont exprimés dans les médias nationaux avec assez de clarté pour que chaque citoyen puisse se faire une opinion de la situation qui prévaut au niveau de la chambre basse du Parlement. Les Algériens sont même aidés par des éclairages de spécialistes du droit constitutionnel et des politologues, puisque le conflit qui paralyse l’APN a effectivement une dimension juridique et une autre politique. Il est clair que l’opinion publique est en droit de ne pas se satisfaire d’explications formelles et d’avis objectifs liés à l’affaire. La théorie du complot étant un fantasme que toute l’humanité se partage, des associations sont établies ici et là et l’on va chercher toutes les connexions possibles et imaginables entre ce qui arrive à l’Assemblée et des événements qui s’étaient produits dans le passé. Les Algériens, à l’image de tous les publics de la planète, sont friands d’histoire de cabinets noirs, où les acteurs manipulent à distance des pions sur un immense échiquier qu’on appelle «le système». Jusque-là, nous sommes dans les limites d’un scénario de politique-fiction. Sauf qu’il semble très évident que des cercles très intéressés veulent transformer ce qu’on aurait pu qualifier, au final, de feuilleton automnal, comme il peut se produire ailleurs avec différentes variantes, en une méga-opération d’intox et de manipulation à grande échelle. Et pour cause, en pleine crise parlementaire, on voit débarquer sur la scène médiatique un ancien diplomate accrédité à Alger pour tenir un discours franchement apocalyptique sur l’Algérie, décrivant une situation d’exception.
Les médias de l’Hexagone lui ouvrent leurs colonnes et quelques titres nationaux s’engouffrent dans la brèche et l’on se surprend à trouver un lien entre l’affaire du diplomate et celle de l’APN, mais cette relation ne sort pas de l’imaginaire des Algériens. Elle est créée et cultivée pas des sites Internet français et algériens qui noient la Toile d’informations «invraisemblables» où des noms de hauts responsables sont traînés dans la boue. Des situations inventées de toutes pièces sont présentées comme s’étant réellement produites. La scène politico-médiatique s’en trouve inondée d’informations impossibles à vérifier et globalement fausses de bout en bout. Les sites d’information et, malheureusement quelques titres de la presse nationale, avancent des informations assez graves, tout en «protégeant» leurs «sources» sous le couvert de l’anonymat. Une pratique vieille comme la presse, mais qui, visiblement, fait encore recette dans certaines circonstances. Celles qui prévalent actuellement à Alger apportent aux manipulateurs une opportunité rêvée d’agir sur l’opinion algérienne. A coups de fake news et autres commentaires «acides» on est arrivé à fabriquer une image détestable de l’Algérie et de tout son système politique.
On pourrait disserter sur la véracité de la méthode employée pour désinformer l’opinion nationale, mais l’on ne peut pas diverger sur certains sites Internet d’information, déjà connus pour une série d’informations qui s’étaient révélées fausses, mais qui, en leur temps, avaient suscité beaucoup d’émoi. Ce sont ces mêmes canaux qui déversent leurs immondices médiatiques sur l’Algérie. Le mode opératoire n’est pas nouveau. Il a été utilisé en Tunisie, en Egypte, en Irak, en Syrie et en Libye. On voit aujourd’hui ce qu’il est advenu de ces Etats.
L’arme médiatique qu’on déploie contre l’Algérie a été pointée sur des Etats autrement plus forts, à l’image de la Russie, les Etats-Unis et la France.
Ce dernier pays a récemment légiféré contre les fake news. Cela pour dire que ce qui arrive chez nous avec ces associations plutôt bizarres entre des évènements, des institutions et des hommes, ne relève pas toujours du hasard.