Moncef Wafi

Le rappel à l’ordre est sans ambages et fait référence à loi n°16-05 du 03 août 2016, publiée au JO n°46, qui, rappelons-le, modifie et complète l’ordonnance n°76-112 du 9 décembre 1976 portant statut des officiers de réserve. Ainsi, l’article 15 bis stipule que «le militaire de carrière admis à cesser définitivement son activité au sein de l’armée et versé dans la réserve, exerce librement les droits et libertés que lui confèrent les lois de la République. Il reste cependant astreint à un devoir de retenue et de réserve. Dans cette position, tout manquement au devoir de nature à porter atteinte à l’honneur et au respect dus aux institutions de l’Etat, constitue un outrage et une diffamation et peut faire l’objet, à l’initiative des autorités publiques, de retrait de la médaille d’honneur, de plainte auprès des juridictions compétentes conformément aux dispositions légales en vigueur. L’article 15 ter indique, lui, que tout manquement à l’obligation de réserve peut également faire l’objet d’une rétrogradation dans le grade. En rappelant les principes «immuables» de l’ANP, la même source poursuit son attaque verbale contre ces anciens militaires dont elle ne cite pas les noms, des individus «perdant le sens de la mesure» qui «s’accordent une vocation et une dimension qui ne sont pas les leurs», auteurs d’ «affabulations débridées» dus à «un narcissisme maladif». Le but étant de «prétendre bien connaître le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire, pour prévoir sa position vis-à-vis des élections présidentielles».
Il est clair qu’après avoir décidé de ne pas donner suite à l’appel du président du MSP, Abderrezak Makri, qui demandait l’intervention de l’Armée pour l’organisation d’une transition politique, l’ANP cherche plus que jamais à se démarquer des jeux de coulisses qui empoisonnent cette élection et à prendre ses distances avec les incessantes invitations qui lui sont adressées pour investir le champs politique. Le communiqué affirme aussi que l’institution militaire «n’a pas de leçons à recevoir d’individus qui n’existent que par les cercles qui les commanditent», une allusion de plus pour des cercles qui seraient derrière les interventions médiatiques de ces anciens hauts gradés de l’Armée sur «la question lancinante d’accorder la chance aux jeunes pour assumer des responsabilités au sommet de l’Etat».