Le parti de Abderrezak Makri veut une intervention en Egypte
Le membre du bureau politique du parti El-Adala de Abdallah Djaballah, Amar Khababa, indique que son parti salue la position de l’Armée algérienne de ne pas intervenir en dehors de ses frontières.
Une coalition d’une dizaine de pays arabes emmenée par l’Arabie saoudite bombarde au Yémen depuis jeudi dernier les positions de la milice chiite des Houthis, une intervention militaire engagée sans l’aval de l’ONU et du Conseil de sécurité.
Quelle est la position des formations islamistes algériens? Certains, comme le MSP, affichent des positions ambivalentes au sujet de l’intervention militaire au Yémen, caractérisée notamment par le non-respect de la légalité internationale.

Le chargé des affaires politiques du MSP, Farouk Tifour, a indiqué que son parti soutient l’opération militaire au Yémen, intitulée «Tempête décisive», lancée, dans la nuit de mercredi à jeudi derniers. Le parti de Makri n’est donc pas contre, dans la cas où «cette intervention vise à empêcher le projet de coup d’Etat mené par le mouvement des rebelles houthis, garantir la stabilité et l’unité nationale et relancer le développement dans ce pays».
Toutefois, tout en rappelant le renversement de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, en juillet 2013, en Egypte, il reproche à la Ligue arabe et l’Arabie saoudite, leurs positions sélectives car n’étant pas intervenues pour rétablir la légitimité en Egypte.
Force est de constater néanmoins que la position de l’Arabie saoudite à la tête de la coalition qui a mené des frappes aériennes au Yémen ainsi que celle de la Ligue arabe est guidée par un esprit sélectif.
Par ailleurs, il recommande à la Ligue arabe de ne pas être à la solde des puissances occidentales, à leur tête les Etats-Unis. Dans ce contexte, M.Tifour met en garde contre «le risque d’un chaos qui pourrait survenir au Yémen si cette intervention a pour objectif de servir plutôt les desseins de l’Occident».
Sur un autre aspect, ce dirigeant du MSP salue la position et l’approche officielle algériennes.
Le membre du bureau politique du parti El-Adala de Abdallah Djaballah, Amar Khababa, indique que son parti salue la position de l’Armée algérienne de ne pas intervenir en dehors de ses frontières. Toutefois, il ajoute que la meilleure solution à ce conflit est de le résoudre dans la cadre de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI). «La réponse militaire ne doit être envisagée que dans le cas où l’une des parties refuse la conciliation proposée», dira-t-il.
De son côté, Djamel Benabdeslam, président du FAN, soutient totalement la position de la diplomatie algérienne relative à la question yéménite. Il considère, par ailleurs, «l’intervention saoudienne, un pays à la solde des sionistes, comme très dangereuse, qui aura des conséquences incommensurables et néfastes et qui aggraveront la situation dans cette région déjà en proie la crise politique endémique».
Pour le président Abd Rabbo Mansour Hadi, cette opération vise à défendre le président yéménite contesté par les rebelles chiites houthis et le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher l’avancée du mouvement radical houthi, soutenu par l’Iran.