Intervention militaire au nord du Mali ,Conflit stratégique entre Alger et Paris ?

Intervention militaire au nord du Mali ,Conflit stratégique entre Alger et Paris ?
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«Nous partageons la position algérienne sur la situation malienne, toutefois, si les choses nous obligent à le faire, nous utiliserons la force pour combattre le terrorisme au Mali», a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, Mourad Medelci, organisée avant-hier à Alger.

Intervention militaire, le nouveau conflit stratégique entre Alger et Paris. L’intervention militaire au Mali est au centre d’un «conflit» qui ne dit pas son nom. Si les autorités françaises préfèrent agir par la force au Mali, tout comme les pays de la Cédéao et, entre autres, le Maroc, pour l’Algérie ce n’est pas le cas y compris les Etats-Unis et la Mauritanie. En effet, la France a, depuis le début de la rébellion au nord du Mali, dont les terroristes d’Al Qaïda et du MUJAO ont apparu comme étant les vrais vainqueurs, voulu s’ingérer au Mali. D’ailleurs, dans ce sens, les autorités françaises ont expliqué leur choix, celui d’opérer des opérations militaires pour empêcher les terroristes salafistes d’accaparer le nord du Mali. Comme cela était attendu, les autorités marocaines ont partagé la même position française, en expliquant à leur tour qu’elles étaient pour une offensive militaire pour déloger les terroristes d’Al Qaïda. En face de ces deux pays, la Cédéao (les pays de l’Afrique de l’Ouest) se sont réunis, à plusieurs reprises, notamment à Abidjan et à Ouagadougou, pour partager la même vision française et marocaine. Ces pays cités sont «soucieux» de la situation malienne, alors que, bizarrement, la France avait doté, avant sa position, les rebelles touaregs d’armes sophistiquées pour renverser le régime malien. C’était avant le 22 mars dernier, le jour où les militaires maliens mutins avaient renversé le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), après les succès réalisés sur le terrain par les rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Ces derniers sont passés à l’acte, en pourchassant l’armée malienne des villes du nord grâce aux armes acquises par les autorités françaises (d’ailleurs un expert français avait confirmé cela). Cette politique «douteuse» des autorités françaises à l’ère sarkozyste avait pour but de créer une situation chaotique au Mali pour pouvoir s’ingérer, par la suite, en utilisant ses forces. En face, l’Algérie, très consciente des enjeux de cette éventuelle intervention militaire au Mali, à quelques kilomètres de ses frontières, a toujours montré son refus quant à une quelconque tentative.

Sur ce plan, le ministre des AE, Mourad Medelci, avait à maintes reprises expliqué le refus de l’Algérie de voir le Mali devenir un nouvel «Afghanistan», comme veulent beaucoup de pays voisins et sur l’autre rive de la Méditerranée. Et pour barrer la route à ces pays, l’Algérie avait intensifié des démarches stratégico-politiques, en organisant des réunions «importantes» avec les pays du Champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger), puis avec les pays maghrébins avant d’organiser une autre avec les pays de l’Union africaine. Le but de ces réunions était de s’entourer d’une même position, c’est-à-dire contrer ceux qui prédisent la voie armée au Mali. L’Algérie est en train de rassembler les pays africains pour se consolider la voie politique au conflit malien. «Nous pensons que la voie politique étant la meilleure solution qui peut ramener le Mali à la paix. Par contre, parler d’une intervention militaire, cela va aggraver la situation et permet aux terroristes de se renforcer et devenir plus puissants», avait indiqué Messahel lors de sa participation à plusieurs rencontres organisées sur la question

malienne.

Par Sofiane Abi

Trois diplomates algériens parmi les sept enlevés à Gao libérés

Trois diplomates algériens parmi les sept enlevés à Gao (Mali) début avril dernier par des hommes armés ont été libérés et se trouvent en Algérie, a annoncé dimanche soir à Alger le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français, Laurent Fabius, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas donné des indications concernant les qua-tre autres diplomates, «pour des raisons liées à leur sécurité». Le Consulat d’Algérie à Gao a été la cible d’une attaque par un groupe non identifié qui a enlevé le consul et six de ses collaborateurs et les avait conduits vers une destination inconnue.