Intervention en Libye,une base militaire en Tunisie, Bruit de bottes américaines en Afrique du Nord

Intervention en Libye,une base militaire en Tunisie, Bruit de bottes américaines en Afrique du Nord

Des marines à pied d’oeuvre en Irak

Les Américains comptent-ils intervenir en Libye via la Tunisie? Existe-t-il réellement une base militaire américaine au sud de la Tunisie?

On dit souvent, qu’il n’y a pas de fumée sans feu. La certitude est que Washington a toujours affiché à l’égard de l’Afrique du Nord son désir absolu d’y élargir son champ de manoeuvre. Que des marines soient présents en Tunisie ou en Libye, n’est donc pas une surprise. Créer une nouvelle carte géopolitique constitue un objectif du Pentagone, d’où cette information, selon laquelle, il existe une base militaire au sud de la Tunisie. Rapportée par l’Expression une première fois, un quotidien arabophone une deuxième fois, ensuite démentie par les Américains et la Tunisie, voilà que cette information regagne les colonnes de la presse. Citant une source diplomatique, le quotidien français Le Figaro relance, en effet, la polémique en rapportant «l’existence d’une base américaine secrète en Tunisie, près de la frontière libyenne», en dépit des démentis exprimés par la diplomatie américaine et les autorités tunisiennes qualifiant «d’infondées les rumeurs persistantes à ce sujet». Dans le même article, Le Figaro souligne: «Selon une source diplomatique à Tunis, les USA viennent de rénover une base désaffectée dans le Sud tunisien pour intervenir sur le théâtre libyen.»

La Libye est en proie à la guerre civile, depuis l’assassinat par l’Otan du colonel El Gueddafi. Selon toujours le Figaro, cette base est située dans le gouvernorat de Tataouine, frontalier avec la Libye.

L’implantation de camp militaire américain a été également abordée par le magazine Jeune Afrique, qui rapporte que «lors d’entretiens qu’a eus le 20 novembre 2013 à Tunis, Ali Larayedh, l’ancien chef de gouvernement tunisien, avec le général David Rodriguez, patron du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), il a surtout été question de la base militaire américaine en cours d’implantation à Remada, dans le sud du pays, dans une zone placée sous contrôle militaire au mois d’août par décret présidentiel. Mais les travaux avaient débuté dès décembre 2011.» A ce propos, le ministère tunisien de la Défense avait aussitôt réagi en déclarant que «les différentes informations relatives à la présence d’une base américaine en cours d’implantation à Remada sont dénuées de tout fondement». «Il serait absurde de concevoir un tel projet dans une zone urbaine. Et il suffit de se rendre sur place pour s’apercevoir qu’aucune base, américaine ou autre ne s’y trouve», a précisé le ministère écartant «tout projet d’une telle nature».

De son côté l’ambassadeur américain à Tunis, Jake Walles, nie complètement l’existence de cette base et même l’intention d’en créer une, attestant que «les articles des médias qui rapportent que le gouvernement américain demande à construire une base militaire en Tunisie sont faux et ont été démentis par les officiels tunisiens et américains».

Le rebondissement de cette information, intervient au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne et au moment aussi d’une visite, samedi dernier, à Tunis du vice-secrétaire d’Etat américain William Burns qui sera reçu par le nouveau chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaâ. «Le responsable américain évoquera avec le Premier ministre tunisien la situation politique et économique en Tunisie», annoncent des sources tunisiennes. Le même responsable américain est attendu à Alger, souligne-t-on. C’est quand même un hasard paradoxal que cette information réapparaît juste au moment où l’on prévoit une réunion spéciale pour la Libye qui aura lieu en mars prochain à Rome. Trop de circonstances à la fois qui ne peuvent pas tromper! L’on présente réellement une intervention militaire sous prétexte de combattre le réseau d’Al Qaîda en Libye, qui traverse une conjoncture violente sur tous les plans, aussi bien politico-sécuritaire que socio-économique. La visite prévue du président français? Le voyage de François Hollande en Tunisie vendredi prochain ne fait que confirmer les doutes, même si celle-ci entre dans un cadre protocolaire. La visite de William Burns à Alger intervient -elle alors comme une tentative de convaincre l’Algérie à s’aligner dans le sens du projet? La réponse est déjà connue, l’Algérie n’est pas prête, sous aucun prétexte, à accepter une présence militaire à ses frontières, encore plus en ce moment, confient des sources sécuritaires, qui ajoutent être informées des visées qui se préparent. Dans ce contexte, des sites d’information tunisiens rapportent: «Le Président Abdelaziz Bouteflika a déclaré que l’Algérie n’acceptera aucune base militaire aux frontières, fut-ce au nom de la lutte contre le terrorisme.

Toute la presse algérienne en a parlé et, selon Al-Fajr, cette réplique de la présidence algérienne fait suite à la demande des USA aux Algériens d’établir une base militaire, après l’assentiment et la prédisposition des Tunisiens d’installer cette base.» Les mêmes sites indiquent: «Le Président Bouteflika a, en effet, consacré sa réunion du 2 septembre 2013, en présence du chef d’état-major de l’Armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, à la situation sécuritaire aux frontières Est de l’Algérie, partagées avec la Tunisie et la Libye. Lors de cette réunion, il a été question de la décision ghannouchienne et marzoukienne de déclarer zone militaire fermée, les frontières Sud.

A cette occasion le président algérien a renouvelé son refus d’une présence étrangère quelconque sur les frontières de son pays, en réponse directe à la demande américaine que le gouvernement fantoche et vendu de la Tunisie a déjà entérinée.» Reste à savoir dans quel but s’inscrit la visite de William Burns?