Mesdames et Messieurs, Je suis heureux d’être parmi vous dans le cadre de cette rencontre organisée par le CNES autour de la situation économique du pays.
L’action de l’exécutif est naturellement tirée par l’obligation de résultats et les impératifs de stabilité sociopolitique et de développement économique, conformément à son plan d’action tiré au programme présidentiel. Nous sommes convaincus qu’il est bon de confronter notre démarche au recul des experts, d’écouter leurs observations et de demeurer ouverts et réceptifs à leurs propositions, en toute transparence.
La baisse brutale des cours des hydrocarbures qui risque de durer, impacte les ressources de notre pays (33 à 35 milliards de dollars en moins sur l’ensemble de l’année 2015).
Les conséquences d’une baisse étalée des cours, seront la contraction des ressources du FRR et l’accroissement de la dette publique interne. Cela plaide pour des actions de rationalisation de la dépense publique et de développement du marché des capitaux, ce que nous faisons actuellement.
Notre situation macroéconomique est nettement meilleur que celle qui prévalait lors du choc pétrolier de 1986, et notre pays est doté aujourd’hui d’infrastructures modernes et de capacités humaines clairement supérieures.
La conjoncture actuelle est certes difficile mais est-elle offre aussi une excellente opportunité d’introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation. Notre repère: c’est la croissance.
Dès le mois de juillet 2014, le gouvernement validait le modèle de croissance de l’économie nationale ainsi que le cadrage budgétaire du programme quinquennal 2015/2019, qui prenaient en compte la dégradation possible des cours des hydrocarbures.
En décembre 2014, le chef de l’Etat a fixé le cap de la réponse nationale à la contraction des revenus pétroliers.
Rationaliser les dépenses, mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux et poursuivre le développement socioéconomique du pays.
Mais les directives présidentielles étaient claires pour préserver le pouvoir d’achat et poursuivre l’effort social et les programmes dans les domaines de l’emploi, du logement, de la santé et de l’éducation.
Les actions de maîtrise du commerce extérieur ont permis d’enregistrer des baisses significatives des volumes et des coûts des importations.
Nous avons réduits les dépenses de fonctionnement et d’équipement sans toucher les acquis sociaux et sans freiner la commande publique, levier important de la croissance dans notre pays.
Les actions engagées depuis 2014 au titre du programme de rationalisation, ont permis d’éviter une dégradation prononcée du cadre macroéconomique national. Toutefois, notre objectif premier demeure l’édification d’une économie émergente et diversifiée, créatrice de richesses et d’emplois. Voilà notre réel défi!
Nous refusons d’être prisonniers du statu quo et de la fatalité du recul des recettes budgétaires extérieurs. Il nous faut envisager l’avenir avec optimisme et détermination.
Ce choix de la croissance n’est ni une posture ni une démarche conjoncturelle. Notre pari c’est l’entreprise et l’entrepreneur algériens, qui sont au cœur de la création de richesse et de croissance.
Les dispositions LFC 2015 et LF 2016, vont dans cette direction d’optimisation des recettes du budget de l’Etat, de soutien aux entreprises, de facilitation de l’investissement ainsi que d’encouragement du secteur national productif. la promotion de l’investissement est une priorité et c’est ensemble que nous devons trouver les solutions aux contraintes et aux entraves qui empêchent son développement et le rendent moins attractif que l’activité de commerce.
L’agriculture, l’industrie, le tourisme, la pétrochimie, les NTIC ainsi que les énergies renouvelables, son les domaines prioritaires de développement identifiées par l’exécutif.
Une procédure simplifiée e encadre désormais, la gestion du foncier industriel.
Le budget 2016 vise une croissance de 4,6% (+1% par rapport à l’exercice 2015, nous continuerons à:
1. Contenir l’évolution des engagements budgétaires de l’Etat par le changement des comportements des ordonnateurs au niveau central et local.
2. Engager concrètement le passage du budget au marché par la captation de l’épargne des ménages, la dynamisation des circuits du Trésor et la bancarisation des liquidités de la sphère informelle.
3. Mobiliser de nouvelles ressources budgétaires et lutter contre les phénomènes de gaspillage et de contrebande.
4. Prioriser les actions impliquant le sphère réelle.
5. Améliorer davantage encore la croissance du PIB hors hydrocarbures.
Mais avant les lois et règlements, avant les budgets, avant les mesures de toutes sortes, nous devons opérer une véritable révolution dans nos modes de pensées et nos idées reçues:
Nous devons travailler et non aller au travail.
Apprendre à nous faire mutuellement confiance
Refuser la morosité et le pessimisme
L’administration ne doit plus être un labyrinthe ou un parcours du combattant, mais une structure d’accueil et d’accompagnement
Un banquier n’attend pas son client, il doit aller le chercher parce que son salaire en dépend
Les gestionnaires ne sont pas de voleurs que nous n’avons pas encore attrapés, mais les bâtisseurs de l’Algérie de demain que nous devons encourager
L’agent public est au service du citoyen et non pas son tuteur ou son inquisiteur
Le bon citoyen ne gaspille pas le pain, l’eau et l’énergie car si ces choses n’ont pas de prix, elles ont quand même un coût
En Algérie, nous n’avons ni dogme ni a priori. Ce qui est bon pour nos concitoyens, nous le faisons.
Nous sommes pour un Etat fort, régulateur d’une société libre dans ses initiatives et solidaire des plus faibles.
Notre développement économique est planifié, contrôlé et les règle sont fixées par l’Etat régulateur.
Notre patriotisme économique ne nous empêche pas d’aller chercher l’expertise là où elle se trouve et les investissements étrangers qu ne doivent pas seulement être accueillis, mais démarché et incités à venir chez nous.
Les travailleurs et les salariés constituent la majorité dans notre pays et sans leur confiance et leur adhésion, aucune relance n’est possible.
L’Etat les défendra.
Les mesures les plus pertinentes, les analyses les plus cohérentes et les stratégies les mieux élaborées, ne sont que voeux pieux si elles ne sont pas partagées par l’ensemble des composantes d’une société.
Travailler, entreprendre et gagner de l’argent n’a rien de honteux.
Nous devons changer le regard de notre société sur la richesse.
La réforme est la modernisation de notre administration et de nos services publics, est une condition sine qua non de notre essor.
Les mesures les plus contraignantes seront aisément acceptées si elles sont appliquées à tous dans une totale transparence.
Le temps c’est de l’argent. Les retards administratifs sont autant de surcoûts pour les porteurs de projets.
Des procédures simples, claires et appliquées dans l’équité et la transparence, sont cent fois plus efficaces que n’importe quel organisme de lutte contre la corruption.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le voyez, le chantier est immense et notre tâche à tous est ardue. Mais cela est à la mesure de la grandeur de notre pays et du génie de son peuple en qui, j’ai une foi inébranlable.
Les avis peuvent diverger, mais l’essentiel est d’être tous mobilisés pour l’atteinte du même objectif « développer notre pays dans la paix et la fraternité et bâtir ensemble une avenir meilleur pour ses enfants ». C’est l’engagement du Gouvernement.
Je m’adresse à travers votre honorable assistance à chaque algérienne et algérien pour leur dire que notre pays a besoin de tous ses enfants pour relever les défis que nous nous sommes fixés.
Je vous remercie.