Intersyndicale de la santé publique,Grève illimitée dès aujourd’hui

Intersyndicale de la santé publique,Grève illimitée dès aujourd’hui

Plusieurs établissements de santé publique seront paralysés dès aujourd’hui en raison de la grève illimitée déclenchée par l’intersyndicale de la santé publique, composée du syndicat des praticiens généralistes (SNPSP) et médecins spécialistes (SNSSP).

Ce mouvement sera endurci par la tenue de plusieurs actions de protestation pour marquer la colère des blouses blanches. Les syndicats ont décidé, pendant cet ultime débrayage, de ne pas assurer le service minimum. Ils argumentent cette action par le fait que la loi ne les oblige pas à assurer ce service et qu’ils ont tenu, au courant des années précédentes, de leur propre initiative.

Ils exigent que ce service minimum soit discuté dans le cadre d’une rencontre avec le ministère. Ce débrayage a été maintenu par les deux syndicats après l’échec des négociations avec le ministère de la tutelle sur les revendications. Le syndicat des spécialistes estime que les revendications exprimées par son syndicat, depuis plusieurs années ne sont toujours pas satisfaites en dépit de leur caractère urgent.

«Le ministère se contente de nous informer des étapes franchies dans l’élaboration du statut et régime indemnitaires sans aucune donnée concrète.

Le débat sur les autres points, en l’occurrence le logement de fonction et autre type de logement, la mise en conformité des primes, l’organisation de concours pour les médecins spécialistes ainsi que des mesures incitatives pour les médecins exerçant dans les zones enclavées ne sont même pas soumis au débat», a expliqué Mohamed Yousfi, SG du syndicat des spécialistes de la santé.

La contestation trouve son origine dans l’accord salarial signé il y a une dizaine de jours entre le ministère et le syndicat affilié à l’UGTA.

Le SNPSP dénonce cet acte, le qualifiant de «manipulation visant à casser le syndicat en semant la confusion dans l’esprit des praticiens». Les deux réunions de conciliation tenues la semaine dernière n’ont pas abouti à des résultats satisfaisants.

«Nous n’avons pas pris connaissance du contenu du régime indemnitaire décidé par la tutelle», souligne M. Merabet qui estime que ce comportement fait ressurgir les soupçons sur les augmentations décidées qui sont «fausses car elles sont faites du salaire des praticiens en y intégrant des primes», a-t-il souligné. Le même syndicat dénonce l’attitude du ministre qui «se substitue à la presse, à la justice et au syndicat à travers l’organisation d’activités pour informer les praticiens des hausses décidées pour eux», a-t-il souligné.

Les deux syndicats affirment qu’ils n’ont reçu aucune notification de la justice les informant de l’illégalité de la grève en dépit de la déclaration faite par le ministère au lendemain de la rencontre de conciliation. L’intersyndicale compte sur l’adhésion massive des médecins à ce débrayage. «Ils sont conscients que leur dignité est plus importante que tout le reste», dira le docteur Yousfi.

Pour M. Merabet, du SNPSP, la représentativité du syndicat n’est pas à remettre en cause. «Nous avons 8007 adhérents sur les 12 000 praticiens au niveau national, ce qui donne une idée du poids de ce syndicat. Les médecins disent qu’ils ne sont pas confiants quant aux déclarations du ministre et comptent observer une grève dès aujourd’hui», a-t-il souligné.

Nouria Bourihane