Alors qu’il était annoncé, la veille, pour donner l’allocution de clôture des journées portes ouvertes sur le secteur de la police et les perspectives de développement de la stratégie globale dans les différents domaines d’activités, tant sécuritaires et organisationnels qu’administratifs et structurels, en prévision des grandes mutations à travers le monde et au niveau national, le patron de la Dgsn, le général major Abdelghani Hamel, a désigné le directeur général de la sécurité publique pour la prononcer à sa place.
Son second a été très attentif aux explications qui lui ont été fournies, lors de sa visite des différents stands. Cependant, notre bureau a été très attentif aux statistiques du Bureau central national d’Interpol/Algérie qui montrent, indubitablement, une nette recrudescence relative aux affaires nécessitant suivi et expertise.
Ainsi, en 2010, révèlent les données de la Sûreté nationale, il a été enregistré pas moins de 2 950 affaires contre 3 052 en 2011. Ces deux horizons annuels indiquent la tendance, mais n’expliquent pas explicitement la problématique et son spectre, d’une manière à faire une analyse détaillée et exhaustive.
La hausse aurait une signification car l’Algérie est devenue une métropole internationale en plein expansion dans tous les domaines économiques, surtout qu’on sait que l’enveloppe allouée au programme quinquennal 2010-2014 a fait baver les retenues des pays qui, autrefois, hésitaient à venir investir en Algérie.

Ainsi, à travers le Bureau central national Interpol/Algérie, il a été réalisé des opérations d’expertises criminalistiques d’appui aux enquêtes judiciaires qui se sont soldées par le traitement de 49 745 affaires en 2010 contre 46 469 en 2011 et 25 869 pendant le 1er trimestre 2012.
En termes de taux, cela se traduit par 138 affaires/j en 2010 contre 129 en 2011 et 287en 2012 (1er trimestre). L’on aurait aimé retrouver les données des affaires résolues et les peines et sanctions prises, notamment sur le plan économique et financier pour pouvoir apprécier utilement les impacts et les retombées sur l’économie nationale.
Sur un autre registre, il a été enregistré l’implication de 1 668 personnes dans des affaires liées aux réseaux de trafic internationaux. Ainsi, en 2011 les affaires de ce type comptabilisées sont de 557 contre 205 (1er trimestre 2012). Il découle de ce qui précède la récupération de 395 véhicules volés en 2011 contre 70 en 2012 (1er trimestre) impliquant respectivement pour les deux périodes 775 et 229 personnes.
À Aïn Témouchent, le phénomène a pris de l’ampleur ces derniers temps. Plusieurs véhicules ont été volés, dont un tout récemment à Aïn El-Arbâa. Même à l’échelle wilaya, la mutation de la délinquance vers le grand banditisme a suscité des préoccupations sérieuses en termes d’atteinte aux biens des personnes et des édifices et équipements publics. Le fait le plus déroutant est de constater qu’entre le 15 et le 30 mai passé 8 vols de câble téléphonique souterrain ont eu lieu en plein centre-ville.
Le préjudice s’élève à 1 500 mètres de câble en cuivre d’un montant de 4 000 000 DA. S’agissant des réseaux de trafic de drogue, les statistiques nationales de la Sûreté font état de saisie de 474 t en 2010 contre 659 t en 2011 et 140 t en 2012 (1er trimestre). Cela se traduit par des seuils de 1,3/j en 2010 contre 1,8/j en 2011 et 1,5/j en 2012 (1er trimestre). L’allure de la tendance aurait dû avoir une lecture meilleure, si l’on avait les données de la Gendarmerie et la Douane qui sont comptabilisées distinctement.
En réponse à une question relative aux perspectives de la police, le représentant du patron de la Dgsn a abordé les volets relatifs au professionnalisme de la police, à l’élargissement de la couverture sécuritaire, visant à prendre en charge l’ensemble des villes et localités importantes, à la formation et la rénovation du parc sur tous les plans.
Boualem Belhadri