Alors que tout le monde se met à l’Internet, les réseaux sociaux notamment, les partis politiques peinent encore à se connecter. Malheureusement, les partis sont aux antipodes de cette évolution à la fois technologique et sociologique.
Quel homme politique a ouvert son blog ? Quel parti politique entretient son site toujours plus réactif, toujours riche en informations ? Et Bien, tout cela serait dépassé pour les partis politiques algériens, pourtant en ces temps, l’Internet, les réseaux sociaux sont les moyens les plus efficaces pour promouvoir sa politique, surtout à l’approche des élections. En Algérie, des sites des partis politiques existent, mais moins attractifs. Alors que tout le monde se met sur Internet, les réseaux sociaux notamment, les partis politiques peinent encore à se connecter. Malheureusement, les partis sont aux antipodes de cette évolution à la fois technologique et sociologique. Pour preuve, et à trois mois uniquement des élections législatives, les sites des partis politiques continuent de mettre en ligne des contenus qui datent de plusieurs mois. Un tour d’horizon sur les quelques sites Internet qui existent déjà, le constat est vite fait ; les partis ne sont finalement connectés ni au monde réel ni au monde virtuel. Archaïques, absence d’animation non actualisée, les sites de nos partis politiques n’attirent plus les internautes. Ils sont rarement consultés. Le constat est sans appel. «Jamais ! Je n’ai pas eu le temps de le faire, et même si je l’ai, je préfère discuter sur Internet, me documenter que de consulter les sites de partis aux risques de m’angoisser», ironise une jeune étudiante.
«Pourquoi, ils (les partis politiques) sont sur Internet ?» s’interroge un jeune fonctionnaire.
«Enfin cela ne m’intéresse ni de près ni de loin», ajout-il. Plusieurs personnes que nous avons interrogées ne savent pas que des partis ont des sites officiels. Les sites web de partis politiques, du moins ceux qui existent, sont décevants.
Le Front de libération nationale (FLN) a créé son site internet depuis quelques années déjà. Mais, malheureusement, le portail est rarement mis à jour. La dernière mise à jour du site du FLN (www.pfln.dz), remonte au mois d’octobre de l’année écoulée. En plus, le site diffuse uniquement… en langue arabe. Pour ceux qui ne comprennent que la langue de Molière ou celle de Shakespeare n’ont qu’à recourir au traducteur automatique. Même constat ou presque qui s’applique pour le site officiel du Rassemblement national démocratique (rnd-dz.com). La plus récente des informations contenues dans le portail Internet du RND remonte au mois de décembre de l’année dernière et concerne, faut-il le noter, le passage de Ahmed Ouyahia à la Télévision algérienne. Bentouiga Ben Halima, cadre du RND reconnaît que son parti n’est pas accro à l’Internet. Pour le député, les gens qui vont voter ne sont pas forcément des intellectuels. «Nous nous adressons à une catégorie de personnes qui n’est pas toujours connectée. Dès lors nous préférons des rencontres de proximité, de marchés ou meetings populaires», dit-il. Le Parti des travailleurs (PT) ne cesse de nous promettre un site Internet plus attractif, mais à ce jour rien n’a été fait pour Louisa Hanoune, la patronne du parti, se fait reconnaître sur la toile. Les sites Internet des autres partis accusent également un retard énorme. Le Front national algérien (FNA) de Moussa Touati est resté jusqu’en 2012 pour avoir l’idée de créer un site web. Le président de cette formation politique tablera, par ailleurs, sur la toile et les rencontres de proximité pour mobiliser de potentiels électeurs. Quand est-il des réseaux sociaux, Twitter et Facebook. Là aussi certains partis sont présents, mais, tout comme les sites Internet, les pages Facebook créées pour la circonstance manquent réellement d’animation. Pourtant, le Net est devenu, depuis des années déjà, la nouvelle arène de la compétition politique dans les pays développés. Les campagnes électorales de par le monde se jouent sur la Toile. Certes, Internet va toujours plus vite que les politiques, mais aujourd’hui les responsables de partis politiques algériens n’ont pas compris que c’est en grande partie sur la toile que se jouent les élections.
Par Salim Naït Mouloud