Internet – Algérie Télécom ne « peut pas tout faire … il faut faire participer tout le monde »

Internet – Algérie Télécom ne « peut pas tout faire … il faut faire participer tout le monde »
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« Algérie Télécom ne peut pas tout faire ». L’aveu est de Mehmel Azouaou, Président directeur général d’Algérie Télécom, installé fin mars 2012 à ce poste. Le partenariat avec le privé est incontournable pour développer l’internet en Algérie. Et le développement du contenu, qui n’est pas le métier de l’opérateur, est fondamental. Il y a de la place pour tous!

« Il faut revoir le cadre réglementaire, situer le champ d’intervention des uns et des autres pour créer un écosystème pour développer l’ADSL et les TIC en général. Aujourd’hui, des investissements sont nécessaires pour améliorer les infrastructures. Le modèle économique actuel fait que le contenu finance ces infrastructures. C’est la solution. Lorsqu’on parle ADSL chez nous, on part sur des sites internet étrangers. Et c’est là, que devraient intervenir d’autres prestataires. Il est clair que développer du contenu n’est pas le métier de l’opérateur. Il faudrait faire participer tout le monde», a-t-il déclaré jeudi 17 mai à la chaîne III de la radio algérienne. M.Azouaou n’a pas voulu s’étaler sur la disparition prématurée des providers privés mais il estimé qu’il faut étudier le cadre dans lequel ces fournisseurs avaient été créés. L’augmentation annuelle du nombre d’abonnés à internet de 20 % n’est, pour lui, pas suffisante. Il a précisé que la croissance dans ce domaine doit se faire à deux niveaux : déployer le réseau pour connecter plus d’abonnés et améliorer le débit et la bande passante. « Pour le débit, nous sommes intervenus à plusieurs niveau. Nous sommes très à l’aise pour la bande passante internationale. Nous avons fait plusieurs extensions sur ce segment-là. L’entreprise doit mobiliser les moyens pour mettre à niveau des plates-formes. Nous sommes en train de faire des extensions sur les couches intermédiaires du réseau pour améliorer la bande passante garantie au client », a-t-il expliqué.

Le client n’est pas un simple usager

Mehmel Azouaou a indiqué que l’amélioration du réseau d’accès et la mise à niveau des infrastructures pour offrir des services de qualité sont une priorité pour Algérie Télécom. Les infrastructures actuelles sont surtout destinées à la téléphonie alors qu’à l’étranger elles sont plus orientées vers le transport de données. « L’accès réseau est le dernier maillon de la chaîne. Le taux de dérangements se situe à ce niveau-là. Nous souffrons aussi du phénomène de vol des câbles. Il y a un impact sur les revenus de l’entreprise. Actuellement, nous sommes seuls sur le marché. Si demain, d’autres intervenants arrivent, nous perdons les clients insatisfaits. Il ne faut plus considérer le client comme un simple usager. Il faut savoir écouter le client et s’adapter à ses besoins », a-t-il souligné.

LG Algérie

« Les indicateurs des pays voisins ne m’impressionnent pas »

Les investissements que va engager Algérie Télécom peuvent, selon lui, atteindre les 30 millions d’euros. Il a minimisé le retard enregistré par l’Algérie, par rapport à ses voisins maghrébins, en matière de connexion à internet. Le taux national est de 17 % en Algérie alors qu’il est de 35 % au Maroc et en Tunisie. « Nous avons une population éparpillée sur le territoire. Il faut couvrir ces clients. Les coûts sur la partie transport du réseau sont énormes. Aussi, les indicateurs des pays voisins ne m’impressionnent pas. Ce n’est pas une raison de faire dans l’autosatisfaction. Nous devons apporter des solutions. Le Haut débit est considéré aujourd’hui par l’ONU comme un besoin fondamental. On ne peut garantir le haut débit que par la fibre optique(FO). Vous pouvez imaginer combien peut coûter une liaison en FO Alger-Tamanrasset (2000 km, ndlr). Je ne crois pas que nos pays voisins ont des infrastructures similaires. Il est nécessaire d’avoir des réseaux maillés et sécurisés pour assurer une continuité des services. Il y a donc toute une architecture à mettre en place », a précisé Mehmel Azouaou. Il a estimé à 40.000 mètres l’extension FO d’Algérie Télécom.