Interdiction de débarquement des véhicules au port d’Alger

Interdiction de débarquement des véhicules au port d’Alger

Les concessionnaires demandent le report de la décision

Le bureau de l’association des concessionnaires se réunira aujourd’hui pour arrêter des mesures, en réaction à la décision de l’Exécutif. “Son application entraînera un licenciement massif des travailleurs”, avertit le président de l’association.

Le bureau de l’association des concessionnaires automobiles se réunira aujourd’hui à Alger. À l’ordre du jour de cette réunion, la riposte par rapport à la décision du gouvernement interdisant le déchargement des automobiles au port d’Alger et leur transfert vers les ports de Djen Djen, Mostaganem et Ghazaouet. “Cette décision du gouvernement nous inquiète énormément et notre réunion devra être une occasion pour nous concerter autour des dispositions à prendre en réaction à cette décision”, expliquera Mohamed Baïri, le président de l’association, contacté par téléphone. Expliquant que cette décision prendra effet à partir du 1er octobre,

M. Baïri indiquera que “ce n’est pas du jour au lendemain que l’on prend ce genre de décision !” “Cela fait dix ans que nous sommes installés au port d’Alger où on a engagé d’importants investissements pour qu’on nous demande avec cette célérité de ne plus décharger au port”, note-t-il, avant de préciser que la plupart des représentants de constructeurs disposent de parcs sous-douane loués pour une période de 3 à 4 ans et un investissement conséquent en matière d’infrastructures et de personnel qui assure la logistique nécessaire pour l’acheminement des véhicules neufs du bateau jusqu’à l’acquéreur final.

Il dira dans le même temps qu’“on ne gêne pas lorsque l’on fait notre déchargement”. “Nous déchargeons entre 20 heures et 6 heures du matin entre 3 000 et 4 000 véhicules”, dit-il à ce propos. À partir du port d’Alger, les véhicules sont transportés dans des zones sous-douanes à 20 km, et ce, avant de procéder aux formalités douanières, note M. Baïri avant d’expliquer que trouver des zones sous-douanes pour stocker les véhicules n’est pas chose aisée.

M. Baïri soulignera que son association ne remet pas en cause dans le fond cette décision d’interdiction de déchargement au port d’Alger. “Nous revendiquons le temps nécessaire pour nous organiser”, dit-il avant de noter qu’“il faut deux à trois ans pour se préparer à cette nouvelle situation”. “Il s’agit de toute une logistique en plus du fait que nous allons engager des frais supplémentaires pour cette délocalisation”.

Expliquant que son association a adressé des courriers, ainsi que des demandes d’audience au ministre des Transports “pour qu’il nous explique les choses”, notre interlocuteur dira que “si cette décision est réellement appliquée, les concessionnaires envisagent de recourir à un licenciement massif des travailleurs”.

Quoi qu’il en soit, en attendant la tenue de la réunion du bureau de l’association des concessionnaires, son président lance “un cri d’alarme” aux pouvoirs publics pour trouver une solution à “cette situation qui nous inquiète grandement”. “Nous avons des contraintes et des préoccupations, nous sollicitons les pouvoirs publics pour des discussions et un règlement de ce problème”, a-t-il ajouté.