Intempéries,Oran sous l’eau

Intempéries,Oran sous l’eau

Les pluies diluviennes, qui ont commencé hier matin, n’ont pas fait le bonheur des Oranais, en particulier ceux du centre-ville

Le tramway d’Oran, inauguré pompeusement le mois de mai dernier, a été mis à l’arrêt pendant une heure, ses rails ont été totalement envahis par les eaux.

Même si les autorités locales, à leur tête les responsables des services hydrauliques et ceux de la collectivité ne cessent d’amadouer les esprits en minimisant les intempéries et leur lot de dommages, le drame est, par contre, visible pour les habitants de la deuxième ville du pays, Oran. La situation est plutôt préoccupante vu les fortes chutes de pluie qui ont marqué hier la capitale de l’Ouest. Les dégâts occasionnés sont tout aussi importants.

Les pluies diluviennes, qui ont commencé hier matin, n’ont pas fait le bonheur des Oranais, en particulier ceux du centre-ville, qui n’appréhendent rien d’autre hormis les effondrements, les affaissements de terrain et les infiltrations des eaux dans leurs habitations.

En effet, la nature qui s’est mise soudainement en furie a été à l’origine de la fermeture de plusieurs axes routiers et de plusieurs ronds-points comme ceux d’Es Sedikia et du Palais d’or du futur centre-ville d’Oran, le quartier El Akid-Lotfi et celui situé prés de la sûreté de wilaya. Aussi, la voie express liant Bir El Djir (est d’Oran) aux Amandiers (ouest d’Oran) est, sur plusieurs tronçons, inondée provoquant d’énormes bouchons de la circulation.

Les rues et les ruelles des quartiers populaires comme Derb et Sidi El Houari ont, du coup, changé de look en se transformant en de grands oueds urbains débordant de partout et charriant tout sur leur chemin, boue et déchets ménagers.

Des avaloirs, installés dans plusieurs axes routiers, refoulaient de grandes quantités d’eau de pluie. Celles-ci allaient dans tous les sens créant d’énormes flaques d’eau au milieu de la chaussée. La rue Philippe, située en contrebas de la place d’Armes, a été entièrement inondée par les eaux pluviales. Le même constat est relevé dans le boulevard Maâta (ex-Valero), qui est, en un laps de temps record, devenu méconnaissable.

Le boulevard Mascara a connu le même sort pendant que la placette Gambetta a vite fait de se transformer en un grand lac recueillant tous les écoulements venant des rues d’Arcole et de l’avenue Canastel. L’Usto et Saint-Eugène n’étaient pas en reste. Le tramway d’Oran, inauguré pompeusement le mois de mai dernier, a été mis à l’arrêt pendant une heure, ses rails ont été totalement envahis par les eaux.

Des habitations du Petit Lac dans la commune d’Oran ont connu des infiltrations d’eaux pluviales. Les habitants, dont les demeures sont menacées par les effondrements, n’ont rien trouvé de mieux pour exprimer leur ras-le-bol de ces situations récurrentes que d’appeler les pouvoirs publics pour l’accélération des opérations de leur relogement. «Ici à Derb, nous sommes exposés aux risques des effondrements», a affirmé un occupant d’un vieux bâti. Plusieurs dizaines de familles des quartiers populaires encourent des grands risques comme les effondrements et les inondations provoquées, comme à l’accoutumée, par de fortes rafales. Où sont donc les avaloirs promis par les services publics?

Ces derniers sont, dans un passé récent, allés jusqu’à dire que «les grands développements opérés ces dernières années apporteront beaucoup d’amélioration».

Et d’ajouter que «ces améliorations seront constatées de visu à la faveur de la finalisation et de la réception des chantiers lancés comme ceux du tramway».

Que nenni. La moindre pluie est, à Oran, l’équivalent de grands embarras. El Bahia n’est plus cette belle ville aux couleurs chatoyantes des années 1980. Derrière le Front de mer se dresse un grand front qui abrite toutes sortes de misère. Aujourd’hui, elle est en proie à la régression au moment même où l’on tente, tant bien que mal, de colmater, ici et là, une plaie béante.