Pour signaler toute personne en détresse, un numéro vert du ministère de la Solidarité est disponible. En cas d’urgence, il faut appeler le 15-27.
A ce jour, aucun décès dû au froid n’a été enregistré par les services sociaux, précise-t-on au ministère.
Face aux intempéries qui frappent plusieurs régions du pays depuis plus d’une semaine, le ministère de la Solidarité nationale se mobilise. En effet, toutes les mesures ont été prises pour que les sans-abri et les personnes en détresse soient pris en charge.
Les mesures prises concernent notamment la mobilisation de l’ensemble des centres d’hébergement relevant du secteur pour accueillir les sans-abri, ainsi que la fourniture des aides matérielles (denrées alimentaires et couvertures) aux régions affectées, a indiqué hier, le chargé de communication auprès du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, M. El-Hachemi Nouri. Le renforcement des équipes mobiles du Samu social, qui sillonnent les rues dans les différentes wilayas en vue d’orienter les sans-abri vers les 300 centres d’accueil de la solidarité nationale dotés de tous les moyens matériel nécessaire à la prise en charge de ces personnes vulnérables, fait également partie du dispositif arrêté par la tutelle, a ajouté M. Nouri. Ces mesures consistent également, selon le même responsable, à communiquer toutes les adresses, numéros de téléphone et de fax des institutions spécialisées relevant du secteur, aux services de la sûreté, de la gendarmerie nationale et de la protection civile pour garantir une coordination idoine entre les différents intervenants et d’assurer aussi, la coordination entre la commission ministérielle d’intervention rapide en cas de crise et les cellules de crise à travers les wilayas affectées par les intempéries pour un éventuel échange d’informations et une évaluation des besoins exprimés. Le ministère, a par ailleurs, valorisé le rôle du mouvement associatif à caractère social et humanitaire, complémentaire de celui des autorités publiques dans la prise en charge des citoyens en détresse, a fait savoir M. Nouri. Ce dernier a indiqué que quelque 38 personnes sans-abri ont été prises en charge au niveau de la wilaya d’Alger durant les dernières 48 heures, ajoutant qu’aucun mort à cause de froid, n’a été signalé parmi ces personnes. Il convient de signaler qu’un numéro vert est disponible en cas d’urgence : le 1527.
Salima Ettouahria
Sétif
Les engins de l’ANP sur le terrain
C’est sous une épaisse couche de neige, dépassant par endroits les 40 centimètres d’épaisseur, que s’est réveillée, hier, la ville de Sétif accusant donc dans toute leur rigueur les effets de ces intempéries sur les zones montagneuses de la wilaya où la neige atteignait, hier encore, près de 2 mètres d’épaisseur dans certaines localités et plus encore au niveau de certains cols réputés, au moment où le vaste mouvement d’assistance, marqué par le mobilisation d’importants moyens humains et matériels se poursuivait encore, dans le but d’ouvrir l’accès ces zones et permettre aux différents autres intervenants de passer. C’est le cas notamment de la zone nord de la wilaya ou les localités de Bouandas, Ait Tizi… situées sur les hauteurs de cette wilaya où plusieurs accès restaient encore fermés dans la matinée, à l’instar de la RN 75 entre Sétif et Bejaia fermée à deux endroits sensibles, dans la commune de Ait Tizi et au niveau du col de Takouka, réputé pour être toujours le premier à accumuler de grandes quantités de neiges et bloquer la circulation. La RN 76 reliant la wilaya de Bordj Bou-Arréridj à Guenzet par Bordj Zemourah était également fermée sur 5 km à djebel Tansaout et Ancer Ouzrou, alors que sur la RN 74 apprenait-on aussi auprès des services de la gendarmerie nationale était coupée près du pont Ezeghli près de Ain Legradj et au niveau de Ighzer Lethnine.
D’autres routes nationales connaissaient le même sort sur ces hauteurs, il s’agit de la RN 103 Sétif-Bordj Bou-Arréridj fermée à Theniet Lemgassem sur 7 km, la RN 77 reliant la wilaya de Sétif à celle de Mila fermée au niveau de Mechtet Tigzir et Mechtet Ain Soltane sur 7 km, la RN 75 encore reliant Sétif à Beni Ourtilène, Sétif et Bejaia de même que plusieurs chemins de wilaya et chemins communaux, au moment où de nombreux engins relevant des communes, des services de sécurité, de la protection civile étaient à l’œuvre 24 heures sur 24 pour déblayer et ouvrir tous ces axes routiers. Hier, cette vaste flotte a été consolidée par l’intervention des engins de l’Armée nationale populaire au niveau des zones les plus difficiles sur les zones montagneuses du nord de la wilaya et du côté de djebel Babors, faisant encore une fois état de sa solidarité aux côtés des populations dans de pareilles circonstances et relevant ainsi un véritable défi au moment où les camions chargés de gaz butane et de produits alimentaires de première nécessité faisaient mouvement vers ces zones.Un mouvement de solidarité marqué aussi par l’intervention d’engins relevant d’entreprises, ceux de toutes les communes qui ne sont pas touchées par ces intempéries et même de certaines wilaya, à l’instar de celle de Djelfa, dénotant ainsi cette volonté collective et un esprit solidaire fort marqué par la présence constante et l’assistance de la gendarmerie à tous les niveaux, le non-stop exercé par les agents de la protection civile au titre de leurs nombreuses interventions souvent très difficiles mais heureuses au final, sachant que 140 interventions, nous dit-on à ce niveau, ont été enregistrés pour les seules journées de lundi et hier, indépendamment de l’assistance qui a été apportée aux victimes des 3 accidents, intoxiqués par les gaz brûlés hier à Ain el Kebira et Ain Touila.
F. Z.
Les éléments de la Sûreté de Wilaya d’Alger au secours des sans-abri
Plus de 1.000 repas chauds distribués
Le 17 Police secours et le numéro vert 15-48 ont été d’une contribution « certaine » pour venir en aide aux personnes en détresse.
Outre les missions dévolues aux services de police, à savoir la sécurité des biens et des personnes, les services de la sûreté de wilaya ont participé activement à la gestion des intempéries ayant touché la capitale les 4 et 5 février et ce par des opérations de secours, d’aide et d’assainissement aux concitoyens et usagers de la route. Selon un communiqué de la sûreté de wilaya d’Alger, plus de 1.000 interventions ont été enregistrées par la salle des opérations lors de ces intempéries. La même source ajoute qu’à l’initiative de la direction générale de la sûreté, et dans un élan de solidarité de la part de celle-ci, plus de 1.000 repas chauds et empaquetés sous forme de rations protéinées (valeur nutritive de 24 heures) ont été mis à destination des 13 sûretés des circonscriptions administratives que compte la capitale en vue d’être distribués aux sans-abri.
Cette opération, qui a débuté le 6 février, se poursuivra les jours à venir en prévision d’autres perturbations climatiques, ajoute encore la même source. Sur un autre plan les chasse-neige de la Sûreté nationale ont été dépêchés aux endroits ayant connu des cumuls de neige et d’agglomérats, précise le communiqué. La même source indique que dans le cadre d’un déploiement qui s’inscrit dans les scénarios étudiés au préalable, BMS aidant, les forces de police se sont, précise la même source, employées à recenser tous les points noirs et les obstacles susceptibles de ralentir, voire paralyser le trafic routier. Les unités mobiles de la sûreté nationale ont, à cet effet, prôné la carte de la sensibilisation et de l’assistance pour fluidifier le trafic et aiguiller les automobilistes, leur évitant ainsi les désagréments dus aux bouchons, note la même source, ajoutant que la priorité a été donnée aux transports de denrées et autres approvisionnements de matière de première nécessité en direction des agglomérations. Evoquant le sens élevé de civisme et de compréhension dont ont fait preuve les citoyens lors de ces intempéries, la même source a affirmé que le 17 Police secours et le numéro vert 15-48 ont été d’une contribution certaine. La même source note, toutefois, que ceux qui n’ont pas eu le réflexe de recourir aux lignes citées se sont rapprochés des unités de police mobiles et aux barrages, instruits d’apporter toute l’aide et l’assistance nécessaire.
Aucun accident majeur dû aux intempéries et aux chutes de neige qui se sont abattues sur la capitale, notamment sur les hauteurs, n’a été déploré par la sûreté de wilaya d’Alger, précise encore le communiqué de la sûreté d’Alger.
S. S.
TIZI-OUZOU
Pelles, pioches et solidarité…
Des efforts continuaient d’être consentis hier à Tizi-Ouzou pour lever l’isolement des villages et localités de la wilaya durement touchée par la violente tempête de neige qui s’est abattue sans interruptions durant trois jours. En effet, des chasse-neige, des niveleuses et autres engins de travaux publics, notamment de l’ANP, de la Sûreté nationale, des communes et des entreprises privées et publiques étaient sur le front pour rouvrir des routes menant vers des villages encore isolés.
Comme ce fut le cas au niveau des daïras d’Ain El Hammam, Iferhenoune, Beni Yenni, Ouacif, Ouadhias, Azazga, Bouzerguene où des villages restaient jusqu’à la matinée d’hier toujours coupés de leurs chefs-lieux de communes respectives. Au niveau de ces daïras, les engins rentrés en action depuis les premiers jours de cette violente tempête de neige rouvraient progressivement les routes communales et autres chemins de wilaya, en dépit des difficultés rencontrées sur le terrain. Les routes nationales et la plupart des chemins de wilaya ont été rouverts avant-hier à la circulation automobile, hormis la RN-30 B toujours fermée à hauteur de Tala Guilef où l’épaisseur de la neige a atteint près de 2 mètres, le CW 150 reliant Mekla à Ain El-Hammam coupée à hauteur de la commune Ait Khellili, le CW10 reliant Ait Yahia à Soummâa, le CW06 reliant Aghribs à Timizart, ainsi que les CW100, 05, 37 et les cols de Tirourda (RN-15) et Chellata (RN-30) qui demeuraient toujours fermés de par la densité de la neige et autres éboulements de terre. Les autorités communales de Soummaâ où la situation s’est plus ou moins améliorée essayait hier de porter aide et assistance aux citoyens des villages de la commune d’Ait Yahi limitrophes de la commune qui souffraient d’un total isolement, apprend-on d’une source proche de l’APC. Des engins de la commune et des particuliers étaient mobilisés pour rouvrir les routes menant de la commune de Soummaâ vers ces villages, a indiqué notre source. Parallèlement à ces efforts consentis par les institutions publiques, des citoyens, hommes et femmes, de plusieurs villages des communes de Boghni, Ait Aissa Mimoune, Ouagnoune… armés de pelles et pioches sont venus de leurs villages respectifs pour lever l’isolement dans lequel ils sont confinés depuis trois longues journées, nous ont fait part des citoyens de certains de ces villages, tout en faisant part d’une extraordinaire solidarité des villageois. Concernant les foyers qui continuaient hier à vivre dans le noir depuis le début de la tempête à cause de la rupture de l’alimentation en électricité, la direction de la distribution et commercialisation du gaz et électricité de Tizi-Ouzou (SDC) a recensé pas moins de 13.500 foyers au niveau de huit communes, soit une subtantielle baisse par rapport à la journée d’avant-hier où le nombre dépassait les 23.000 foyers. Les agents de cette société épaulés par des agents des entreprises partenaires étaient sur le terrain pour rétablir progressivement le courant électrique à tous les foyers qui n’en disposaient pas encore. Par ailleurs, la direction de l’industrie et des mines a procédé avant-hier à l’acheminement de 5.440 bonbonnes de gaz aux trois centres de distributions implantées à Ain El Hammam, Ouadhias et Tigzirt, apprend-on de cette direction.
1.580 bouteilles ont été acheminées au centre d’Ouadhias, 2.170 au centre de Tigzirt et le reste pour celui d’Ain El Hammam. Un stock de 7.500 bouteilles de gaz et 153 tonnes de gaz en vrac était disponible hier au niveau des deux centres enfûteurs de Fréha et Oued Aissi, rassure-t-on de même source. Il faut signaler que toutes les écoles de la wilaya de Tizi-Ouzou sont restées fermées depuis dimanche dernier.
Bel. Adrar
La protection civile sur tous les fronts
Habitués à intervenir dans les pires catastrophes et entraînés à agir vite et efficacement, les hommes du feu n’ont pas failli à leur réputation lors des intempéries qui ont touché le pays ces derniers jours. Les agents de la protection civile étaient en effet sur tous les fronts, accidents de la circulation et domestiques, chutes et fuites de gaz tout est passé en l’espace de 48 heures, nous dira un officier de la protection civile qui affirme que les équipes sont organisées de sorte que chaque agent sait quoi faire. Depuis la nuit de vendredi, les agents de la protection civile, intervenant au niveau de toutes les wilayas du pays, ont œuvré à un rythme soutenu afin de soulager et aider la population sérieusement affectée par le froid exceptionnel qui a touché notre pays.
Travaillant sans relâche et avec un détachement dû sûrement à l’habitude, les agents de la protection civile sur le terrain ont prêté assistance à des femmes arrivées à terme de leurs grossesses et procédé à leur évacuation vers les hôpitaux et les maternités les plus proches, acheminé des personnes sous dialyse, dont l’état de santé nécessitait une prise en charge médicale d’urgence, vers différentes structures de santé de la région où elles ont été prises en charge par le personnel médical mobilisé pour la circonstance, sans parler du sauvetage de familles dont les toitures des maisons se sont effondrées sous le poids de la neige, ou encore les personnes isolées et bloquées par ces intempéries. Mais la plus lourde mission qu’avaient à assurer ces sauveteurs chevronnés c’est celle consistant à gérer les accidents de la circulation qui ont endeuillé en ces cinq jours d’intempéries une dizaine de familles. « Terrible mission que celle de sortir des voitures totalement écrasées des corps déchiquetés par le choc, mais notre travail nous apprend à enfouir nos émotions et à être toujours d’attaque quel que soit notre état d’esprit », nous dira un officier des pompiers qui se remémorera quelques tristes souvenirs où il fallait assurer sa mission alors que la peine et l’horreur submergent le conscient et l’inconscient alors que leurs confrères eux-mêmes étaient étendus sur le sol.
Comme ce fut le cas lors de l’attentat de Bab Ezzouar, « bien qu’on était très affectés moralement par la perte de trois de nos collègues qui se comptaient parmi les personnes décédées, on a dû assurer sans faiblir », a-t-il rappelé avec une pointe d’émotion dans la voix. « Notre travail nous apprend à être toujours d’attaque quel que soit les circonstances », nous dira cet autre pompier pourtant très affecté par le spectacle de ces accidents qui ont tendance à se multiplier.
Farida Larbi