Les pluies qui se sont abattues sur notre pays ces derniers jours ne sont pas passées sans incidents. Pour preuve, les éléments de la Protection civile ont enregistré hier deux morts, deux personnes disparues et quatre autres sauvées in extremis.
Pour que les premières averses automnales engendrent un tel bilan, il faut vraiment qu’il y ait laisser-aller dans l’opération de curage des avaloirs, routes et autres canaux d’évacuation, nous indique-t-on. Le responsable de la communication de la Protection civile décortique et explique dans une déclaration au Temps d’Algérie, un tel bilan.
«Dans la commune de Sidi Bouzid, dans la wilaya de Laghouat, nos éléments ont enregistré la disparition d’une jeune fille de 26 ans qui a été emportée par la crue d’un oued. Le même scénario s’est produit dans la commune de Aïn El Melh, dans la wilaya de M’sila, où un jeune qui voulait traverser l’oued est porté disparu», dira le lieutenant Bernaoui.
Il a aussi indiqué qu’«au niveau de la wilaya de Béjaïa, plus exactement dans la commune d’Amizour, parmi les cinq personnes qui ont tenté de traverser l’oued Soummam, quatre ont été sauvées par les éléments de la Protection civile. Malheureusement, la cinquième personne est portée disparue et les recherches continuent dans l’espoir de la retrouver.»

S’agissant des accidents de la circulation, ce même responsable a indiqué qu’un seul accident a été enregistré, qui a fait un seul blessé.
Pourquoi tant de victimes dès les premières pluies ? Selon les citoyens que nous avons interrogés, la majorité pense que ce «sont les éternels retards dans l’entretien de la voierie qui en sont la cause. Quand vous avez des routes inondées dès les premières pluies, cela renseigne sur la qualité pour le moins médiocre des services communaux».
Fatma Zohra, une citoyenne habitant le quartier la Glacière, nous raconte le fait qui s’est déroulé en début de cette semaine, où des voitures se sont retrouvées dans une fosse à cause de travaux qui n’étaient pas signalés.
«Une dizaine de voitures se sont retrouvées coincées dans un ravin parce que les services de la commune n’ont pas daigné installer une signalisation sur le lieu du chantier.
Un bus de voyageurs est resté bloqué toute la journée, créant un bouchon monstre. Ce n’est qu’en fin de journée que les services de la commune sont arrivés pour placer un de leur agent sur la voie.»
L’un des employés du service voirie de la commune de Dély Ibrahim s’est exprimé sur le sujet : «D’un côté, il faut dire que nous travaillons avec des moyens rudimentaires, une pelle et une pioche, depuis des années.
De l’autre, lorsque nous demandons aux responsables de nous affecter pour l’entretien des avaloirs et autres canaux d’irrigation, ceux-là nous répondent par la négative, sous prétexte que ce travail est de l’ordre de la direction des travaux publics.» En tout état de cause, que cela dépende des communes ou des directions des travaux publics, les victimes de cette situation restent les citoyens, qui y laissent parfois leur vie.
Par Elias Melbouci