«Après la pluie, le beau temps !» L’adage ne s’applique malheureusement pas en termes d’amélioration de la prise en charge du plan d’organisation de secours (plan Orsec), par certaines parties, après les intempéries qui se sont abattues sur le pays, et même plusieurs années, auparavant.
La remarque s’applique, en particulier, au plan Orsec communal, décidé dans un décret ministériel daté de 1985. Le plan en question, s’il était appliqué sérieusement, n’aurait pas obligé l’armée à intervenir pour faire face à une situation, certes, des plus difficiles, selon une source au fait du dossier.
Le plan, en lui-même, comprenant 14 modules, dont celui de l’alimentation, prévoyait certaines mesures qui malheureusement n’ont pas été prises. Parmi ces mesures, le stockage de produits alimentaires, en vue de situations difficiles comme celle engendrée par les intempéries, explique notre source.
«Le plan Orsec communal s’accompagne de réunions, avec la participation de tous les intervenants, chaque début d’année, mais c’est le contraire qui s’est produit puisque, depuis qu’il a été décidé, en 1985, ces réunions ne se sont jamais tenues dans de nombreuses communes.» C’est clair que, dans ces conditions, les populations ne pourraient pas être à l’abri de catastrophes naturelles ou industrielles, selon notre source.
Pour ce qui est d’Alger, la wilaya a émis une décision référenciée, sous le numéro 5177 et datée du 4 décembre, dont une copie est en notre possession, qui énumère les différents intervenants dans le cadre du plan Orsec. Dans son article premier, la décision précise qu’il s’agit du plan Orsec pour l’année 2011/2012 et évoque secourisme, sûreté et ordre public, information et orientation, travaux publics, énergie et produits alimentaires entre autres.
Une simple balade dans les artères d’Alger montre à quel point certains, parmi les aspects cités plus haut, sont loin d’être pris en charge, de façon sérieuse. Les administrés n’ont, par exemple, jamais été informés de l’existence de lieux de stockage de produits alimentaires.
Ils ne peuvent, d’ailleurs, même pas se déplacer sans difficultés, quand des centaines de crevasses et autres trous béants jonchent chaussées et autres lieux relevant de l’espace public, transformés, avec les intempéries, en piscines gênant la mobilité des automobilistes et des piétons.
Défaillance des collectivités
Les Algériens auront remarqué que pour l’approvisionnement des sinistrés en produits alimentaires, par exemple, ce sont, en grande partie, l’armée,
la Gendarmerie nationale et la police, ainsi que des volontaires, qui ont remplacé nombre de collectivités locales malgré les budgets colossaux accordés à celles-ci pour la réfection des chaussées et autres travaux. Dans l’article 14 du document, il est mentionné que «le module travaux publics est chargé du renforcement du système de secourisme avec les moyens de ce secteur et garantit la réfection des infrastructures de base». Pourtant…
Dans son article 10, le document stipule que «le module alimentation et secourisme est chargé de mettre les besoins alimentaires à la disposition des équipes composées pour le système d’organisation des secours, d’un côté, et, de l’autre, rétablir dans les plus brefs délais le cours normal de la distribution des produits de première nécessité, comme il reçoit et distribue les denrées aux sinistrés».
Devant l’absence des collectivités locales, les Algérois se sont retrouvés dépendants des commerces de produits alimentaires dont une partie est restée fermée durant les intempéries. En fait, livrés «mains et couffins liés» à la spéculation qui a fait monter en flèche les prix des légumes et autres.
M. A