Des villages isolés, des citoyens bloqués, d’autres sans gaz, sans électricité ou même sans nourriture, le pays est, depuis quelques jours, dans une situation critique à cause des intempéries, certes exceptionnelles, mais pas inattendues.
Prévu par les services météo, il y a quelques jours, cela aurait dû susciter une anticipation plus sérieuse de nos responsables, voire un plan Orsec.
Les intempéries qui persistent depuis vendredi dernier à travers l’ensemble du pays, démontrent, une fois de plus, l’inertie des autorités devant une «calamité» naturelle. Comme en 2005, des axes routiers sont coupés à la circulation, les transports ferroviaires, aériens et terrestres perturbés, des villageois ne pouvant se déplacer, subissent les affres du froid et du manque de nourriture à cause des tronçons routiers inaccessibles. Jusqu’à aujourd’hui, ils sont isolés et restent coupés du monde extérieur. Les pénuries de gaz butane et les coupures d’électricité sont venues compliquer encore davantage le quotidien des citoyens.
L’exemple des citoyens de la commune de Berbacha dans la wilaya de Béjaïa, comme un peu partout à travers le pays,qui éprouvent d’énormes difficultés à sortir de chez eux et ceux qui sont dehors ne peuvent pas rentrer. Et pour cause. Les chutes de neige ont totalement paralysé les réseaux routiers, alors que la commune ne pouvait y faire face. Le président de l’APC de cette commune a ouvertement déclaré son impuissance hier à la télévision nationale, avouant que sa commune ne disposait même pas d’un chasse-neige et a profité pour lancer un véritable SOS aux responsables des communes avoisinantes.
Pourtant, une semaine auparavant, les services de la météorologie avaient prévu dans un bulletin spécial cette vague de froid, même si l’ampleur dépasse les prévisions, il semble, que les leçons de 2005 n’ont pas été retenues.
Les carences sont telles qu’en pareilles situations, un plan Orsec aurait dû être décrété pour venir en aide à toutes les couches de la société, surtout, qu’aucune excuse ni prétexte ne peuvent servir d’alibi.
Encore une fois, heureusement d’ailleurs, au niveau de plusieurs wilayas, ce sont les éléments de l’ANP qui viennent au secours de leurs concitoyens. L’aberration, c’est qu’il a fallu attendre le troisième jour pour que nos responsables nationaux et locaux décident de mettre en place des cellules de crise, se contentant au début de faire uniquement l’inventaire des moyens à mettre en place pour «pallier»les intempéries. Entre-temps, la situation est devenue intenable pour les populations. Un manque aigu de nourriture s’est fait sentir à travers plusieurs villes du pays, l’absence de secours est plus complexe au niveau des montagnes. Une fois de plus, il faut le dire, à tous les niveaux de la hiérarchie, le principe de l’anticipation a fait défaut.
Certes des messages ont été lancés à la population par le truchement de certains canaux, des appels à la vigilance aussi, sans que les premiers responsables mobilisent, eux aussi, les moyens adéquats. Face à l’inertie des commis de l’Etat et des autorités à tous les niveaux, une question s’impose d’elle-même : «Pourquoi les BMS n’ont-ils pas été pris en compte ?». Une réponse qui mérite une réponse et des comptes doivent être rendus pour que ne se reproduise plus une telle situation.
R.K