Intempéries dans tout le pays,Des morts et d’importants dégâts

Intempéries dans tout le pays,Des morts et d’importants dégâts

Les fortes pluies qui tombent depuis plus d’une semaine maintenant sur l’ensemble du pays ont, selon les services de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale, causé plusieurs dégâts plus ou moins importants à travers le territoire national. Accidents de voitures, routes coupées, effondrement d’habitations et même la mort d’une femme à Jijel.

Les wilayas de l‘Est où les pluies n‘ont pas cessé de tomber jusqu‘à hier ont été, selon le bilan de la Protection civile, les plus touchées. Les pluies orageuses, qui ont localement dépassé les 70 mm dans la wilaya de Constantine, ont causé «d‘importants dégâts matériels» au niveau de certaines habitations, a indiqué jeudi la Protection civile.

« Cinq effondrements de murs et de toitures au niveau des rues Boukeleb-Mostapha, Kherrab-Saïd et Kerouche-Abdelhamid » sont dus aux fortes précipitations, a indiqué la même source.

Les pluies ont également été à l‘origine de glissements de terrains au niveau du secteur urbain de Bab El-Kantara, dans la wilaya de Constantine, occasionnant des fissures au niveau des murs de plusieurs constructions vétustes, notamment celles situées rue Lahzil-Lakhdar, a-t-on ajouté.

La circulation routière a également été fortement perturbée, en particulier sur le tronçon reliant le secteur urbain de Aïn El-Bey aux cités Boussouf et 5-Juillet, alors que de nombreuses rues et venelles menant vers les cités Daksi et El Gammas (Constantine) ont été submergées par les eaux.

La wilaya d‘El Taref touché elle aussi par un violent orage accompagné de rafales de vent atteignant plus de 70 km/h, selon les services de la station météorologique et des pluies diluviennes, ressemblant à une mini-tornade a provoqué pour sa part d‘importants dégâts à travers la ville où des poteaux d‘éclairage public ont été arrachés ainsi que des toitures de maisons et des panneaux de signalisation routière, en plus de la coupure de la RN 44 (Annaba-frontière tunisienne) à hauteur de la localité de Aïn Laâssel et de la RN 82 (El Tarf-Souk-Ahras) au niveau de la commune de Bouhadjar.

Cette situation n‘est pas sans conséquences sur la sécurité routière puisque les services de la Protection civile signalent des blessés dans autant d‘accidents de la circulation, dont un carambolage impliquant cinq voitures sur la RN 84-A, à proximité de la gare routière de la ville d‘El Kala. Les mêmes services indiquent également que ces pluies ont provoqué l‘explosion du transformateur électrique du technicum de cette ville littorale, faisant voler en éclats les vitres et les toitures de l‘établissement et endommageant des habitations et un parking couvert voisins.

Plusieurs autres wilayas du centre du pays ont de leur côté vécu ces mêmes situations et plusieurs dégâts, notamment matériels, ont été enregistrés, à l‘instar de la wilaya d‘Alger, Boumerdès, Tipasa, Blida et Médéa où plusieurs accidents de la route et effondrements d‘habitations causant des blessures à nombreux habitants.

Routes coupées et ponts effondrés à Béjaïa

Les fortes chutes de pluies enregistrées depuis le 1er novembre dà travers le territoire national ont causé d’énormes dégâts matériels et même humains dans plusieurs wilayas. A L’est ou au nord du pays, ces pluies diluviennes ont touché plusieurs wilayas où plusieurs axes routiers ont été coupés a la circulation. La Gendarmerie nationale a fait état de plusieurs infrastructures routières endommagées.

Des ponts se sont effondrés, des routes coupées, des villages encerclés par les eaux. Le bilan est très lourd. L’éboulement de pierres dans les gorges de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira a engendré la mort de deux personnes dont le l véhicule a été pris sous les blocs de pierres.

Une veille bâtisse s’est effondrée à Béjaïa à la rue des Vieillards, transformant d’un coup les sept familles qui y habitaient en SDF. Certaines régions ont enregistré de 30 à 60 millimètres de pluie. Des oueds ont débordés sur les routes, et plusieurs familles ont dû être évacuées, comme cela fut le cas à Béjaïa, avec la cruet de oued Agrioun dans la daïra de Darguinah, où douze familles ont dû être évacuées de leurs toits.

Dans les principales agglomérations urbaines, la circulation a été particulièrement difficile, les avaloirs étant obstrués par divers objets hétéroclites. En dépit de l’avertissement émis par l’Office national de la météorologie, annonçant de fortes averses orageuses sur le littoral et au centre du pays, les mesures nécessaires n’ont pas été prises par les responsables concernés.

Ce n’est qu’après que l’eau ait inondé les routes et noyé les premiers niveaux des locaux et autres commerces que des équipes ont été dépêchées pour déboucher les caniveaux, ce qui a suscité la colère des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer devant l’ampleur des dégâts constatés. Selon les services de la météo, ces pluies se poursuivront jusqu’à demain dimanche et la prudence est donc de mise surtout pour les usagers des routes.

La wilaya de Béjaïa qui a enregistré la plus grande quantité de précipitations, puisque les averses s’y sont abattues sans relâche depuis quatre jours, a vu l’ensemble de ses routes inondées et coupées à la circulation. Pour l’agriculture, pendant que des fellahs ont accueilli favorablement ces premières pluies, d’autres par contre ont vu leurs vergers inondés.

La cueillette des olives a été également perturbée par ces pluies accompagnées de vents forts. Plusieurs wilayas ont malheureusement dénombré des pertes humaines au cours de ces premières pluies automnales. Selon certains fellahs de la région de Béjaïa, ces pluies diluviennes en automne annoncent un hiver très rigoureux.

Prudence en attendant l’éclaircie à Boumerdès

Les dernières pluies diluviennes qui se sont abattues sur le territoire national ont causé d’énormes dégâts dans la wilaya de Boumerdès. Ces fortes pluies ont provoqué ainsi des désagréments aux usagers de la route au niveau des axes principaux de la wilaya.

Depuis les premières chutes de pluies de dimanche dernier, les services de la Protection civile sont à pied d’œuvre et ont été contraints d’effectuer plusieurs interventions à travers plusieurs localités. Une trentaine d’interventions ont été signalées uniquement dans la journée de dimanche où une dizaine de familles ont été évacués suite à la menace de débordement d’un oued à Corso.

La journée de mardi dernier a été également marquée par la mort de deux personnes et la blessure de pas moins de six autres suite à l’ensevelissement de leurs véhicules par des chutes de pierres sur la RN 05 près des gorges de Lakhdaria. La circulation routière n’est toujours pas rétablie au niveau dudit axe routier reliant le centre à l’est du pays via la wilaya de Bouira. Hier, les usagers à destination de l’Est, notamment Bouira, BéjaÏa et Bordj Bou-Arre ridj, empruntaient le CW 68 et la RN 68 pour rejoindre leurs destinations respectives.

Les usagers n’ont qu’à prendre leur mal en patience du fait que la RN 68 est dans un état lamentable suite à l’affaissement de terrain en plusieurs endroits. La circulation routière a été totalement fermée sur la route reliant Boumerdès-Tizi Ouzou suite à l’effondrement d’un pont. Ce dernier, rappelons-le, a été détruit par les pluies diluviennes qu se sont abattues sur la région en 2007 et depuis la population locale attend toujours sa reconstruction.

Par ailleurs, ces dernières précipitations ont dévoilé le bricolage comme mode d’emploi dans les travaux d’aménagement de système d’évacuation des eaux de pluie et la défectuosité des réseaux des eaux usées dans la plupart des localités notamment celles exposées aux risques d’inondations.

Les Issers, une commune ayant vécu les affres des inondations dans les années 70, est un exemple édifiant. L’ensemble du système de drainage des eaux usées et des eaux de pluie reste obstrué en raison de manque d’entretien et de nettoyage. Ceci a failli causer d’énormes dégâts ces derniers jours au niveau des cités résidentielles telles que Chaâbani où les eaux se sont infiltrées à l’intérieur des cages d’escaliers.

Instants de panique à El Tarf

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ont causé, jeudi, des dégâts matériels importants. En effet, plusieurs infiltrations d’eau ont été signalées au niveau du chef-lieu de wilaya, à Aïn El Assel, Frin, Bouteldja, Metrouha ainsi que dans plusieurs autres localités de la wilaya ayant des habitations précaires et implantées sur des terrains plats.

L’eau a atteint plus de cinquante centimètres par endroits. Les rafales de vent d’une vitesse de 80 kilomètres à l’heure ont tout emporté sur leur pasage. La population a vécu des moments de panique. Etablissements scolaires et administration ont été cernés d’eau ; il a fallu l’intervention des pompiers pour pouvoir dégager des fonctionnaires ne pouvant plus quitter leurs bureaux. Même le siège de la wilaya d’El Tarf n’a pas été épargné.

A Matrouha, l’eau est sorti de son lit couvrant ainsi la chaussée qui mène vers Zitouna distante de quinze kilomètres du chef-lieu. Dans la même localité, une femme aurait été emportée par les eaux. Jeudi dernier des inondations sont signalées à travers au moins une dizaine de localités. Pompiers et services de sécurité sont mis à rude épreuve pour pouvoir apporter leur secours aux citoyens touchés par cette catastrophe naturelle.

A El Kala, une tornade a créé un carambolage juste à proximité de la gare routière. Une Clio, un camion et une Atos sont entrés en collision faisant trois blessés, dont un dans un état inquiétant, conduit vers l’un des centres hospitaliers de Annaba. Au dernier bilan, on enregistré, selon nos sources, sept blessés. A Bougous, un transformateur a pris feu dans le CEM 2 suite à la foudre.

Des citoyens au niveau de Tarf ont passé toute la nuit du jeudi au vendredi à dégager l’eau qui menaçait leurs habitations. Notons qu’à chaque période de pluie, les localités d’El Tarf se retrouvent les pieds dans l’eau immeubles et habitations sont submergés. Enfin plusieurs axes routiers ont été coupés à la circulation à l’image de celui donnant sur Souk Ahras, Aïn l’Assel et Bouteldja.

Circulation paralysée à Constantine

Les fortes précipitations enregistrées dans les régions de l’Est ces dernières soixante-douze heures et estimées à 80 mm par l’Office de météorologie, n’ont heureusement pas causé de sérieux dégâts à Constantine. Hormis quelques crues d’oueds provoquant une certaine appréhension auprès des riverains, qui ont d’ailleurs passé la nuit de mercredi dernier à la belle étoile, c’est plutôt la circulation qui en a le plus pâti.

Les grandes artères de la ville ont été totalement paralysées durant la journée de mercredi, laissant en rade des centaines d’automobilistes. Le premier point noir est sans conteste l’axe menant à la gare routière de l’Ouest, précisément au niveau du pont Boudjenana.

Ce n’est pas la première fois que ce passage, emprunté par des milliers de véhicules quotidiennement, se trouve inondé après des orages. A chaque averse, l’eau s’y infiltre de toutes parts obstruant le passage de et vers la zone industrielle, la cité Boussouf, AÏin Smara ou la RN 5 menant à Alger. C’est dire les kilomètres d’embouteillage qui s’y sont formés et la mise à l’épreuve de la patience des automobilistes.

Il aura fallu l’intervention des éléments de la Protection civile pour désengorger les lieux et permettre à la circulation de reprendre progressivement. Le même scenario est constaté du coté du passage Massinissa reliant la zone d’activités le Palma à l’axe de l’aéroport où des déformations de la chaussée, en raison d’un problème de glissement de terrain, ont rendu la circulation impossible.

Les mêmes difficultés ont été relevées au centre-ville.Ainsi les déboires auxquels sont confrontés les citoyens durant la saison des pluies sont recurrents. De nombreux avaloirs se sont révélés inopérants car obstrués par divers objets héteroclites.

L’opération de récurage de ces points de déversement n’est pas effectué régulièrement par les services municipaux. D’autres quartiers en sont, quant à eux, complètement dépourvus, favorisant ainsi la formation d’énormes mares, gênant même la circulation piétonne, comme ce fut le cas au niveau du pont de Bab El Gantra.

N. D.