Intempéries à Oran,Les pieds dans l’eau

Intempéries à Oran,Les pieds dans l’eau

Plusieurs rues et ruelles des quartiers populaires comme Derb et Sidi El Houari ont changé de look en se transformant en grands fleuves urbains débordant de partout

El Bahia n’est plus cette belle ville aux couleurs des années 1980. Derrière le Front de mer est dressé un grand front qui abrite toutes sortes de misère.

Même si les autorités locales ont tendance à minimiser les intempéries, le drame, pour les populations locales, est réel. La situation à Oran est plus préoccupante, car ce sont plusieurs dizaines de familles des quartiers populaires qui encourent des grands risques comme les effondrements et les inondations provoqués, comme à l’accoutumée, par de fortes rafales.

Avant-hier soir et tout au long de la journée d’hier, la population d’Oran était surprise par une pluie torrentielle. Les averses ont, selon le bulletin météorologique de l’office national de la météorologie, atteint le cumul, un volume estimé à quelque 100 mm. Ces petites averses, qui font le bonheur des habitants des villes européennes, alimentent, paradoxalement, le cauchemar des habitants de la wilaya d’Oran en particulier ceux du centre-ville. Ces derniers appréhendent les effondrements, les affaissements de terrain et infiltrations des eaux dans leurs habitations. La nature qui s’est mise en furie durant ces dernières 24 heures, a provoqué beaucoup plus de panique que de mal. En effet, plusieurs habitations des localités comme Petit Lac dans la commune d’Oran, ainsi que Mers El Hadjadj et Sidi Chahmi, ont connu des infiltrations des eaux pluviales.

Plusieurs rues et ruelles des quartiers populaires comme Derb et Sidi El Houari ont changé de look en se transformant en grands fleuves urbains débordant de partout charriant tout objet se trouvant sur leur chemin, boue et déchets ménagers en attente d’être enlevés par les éboueurs. Un avaloir, situé tout près du Théâtre régional Abdelkader-Alloula, refoulait de grandes quantités d’eau de pluie. Celles-ci allaient dans tous les sens. La rue Philippe, située en contrebas de la Place d’Armes, a été complètement inondée. Le même constat est relevé dans le boulevard Maâta (ex-Valero), ce dernier était méconnaissable. Idem au niveau du boulevard Mascara. Le même topo a été constaté au niveau de la placette Gambetta qui a vite fait de se transformer en un grand lac recueillant tous les écoulements venant des rues d’Arcole et de l’avenue Canastel. L’Usto et Saint-Eugène n’étaient pas en reste. Les habitants, dont les demeures sont menacées par les écroulements, n’ont rien trouvé de mieux pour exprimer leur ras-le-bol de ces situations récurrentes que d’appeler les pouvoirs publics quant à l’accélération des opérations de leur relogement. «Ici à Derb, nous encourrons les risques d’être surpris par des effondrements», a affirmé un occupant d’un vieux bâti. Où sont donc les avaloirs pour lesquels se sont engagés les pouvoirs locaux? «Les grands développements opérés ces dernières années apporteront beaucoup d’améliorations», semblent vouloir dire les responsables locaux. «Ces améliorations seront constatées de visu à la faveur de la finalisation et la réception des chantiers lancés comme le tramway», a-t-on expliqué. En tout état de cause, les fortes pluies et les vents sont, à Oran, synonymes de grandes difficultés. El Bahia n’est plus cette belle ville aux couleurs chatoyantes des années 1980. Derrière le Front de mer est dressé un grand front qui abrite toutes sortes de misère. Aujourd’hui, elle est en proie à la régression au moment même où l’on tente, tant bien que mal, de colmater une plaie aussi béante.