Les laiteries algériennes, qui n’intègrent toujours pas de lait cru dans leur production, ont jusqu’à fin septembre prochain pour le faire. C’est le ministre de l’Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaïssa, Les laiteries algériennes, qui n’intègrent toujours pas de lait cru dans leur production, ont jusqu’à fin septembre prochain pour le faire.
C’est le ministre de l’Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaïssa, qui l’a annoncé hier sur les ondes de la Radio chaîne 3. Sur les 111 laiteries retenues par le ministère de l’agriculture dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt, qu’il a lancé pour le renforcement et l’intégration de la filière, 49 d’entre elle ne travaillent qu’avec de la poudre de lait.
Celles-ci sont appelées à intégrer le lait cru dans leur production, au plus vite. Un délai de 9 mois leur est tout de même accordé pour éviter une rupture brutale. Elles bénéficieront durant ce délai de la poudre de lait nécessaire à leur processus de production. Concernant, les 69 laiteries restant, celles-là répondent, pour leur part, à toutes les conditions, selon le ministre. Elles font du lait à partir de poudre importée, mais collectent également du lait cru et le valorisent en parallèle.
La crise en toile de fond
Ces mesures sont, évidement, liées à la crise qu’a vécue récemment la filière lait, au sujet de laquelle le ministre s’est montré plutôt conciliant. «La filière lait se structure, et toute structuration (…) induit des changements dans les rapports entre les différents acteurs.» a-t-il déclaré le ministre hier au micro de la radio.
Pour autant, son département n’est pas resté les bras croisés au lendemain de la pénurie qu’ont connu les grandes villes, et les mesures sus citées en font foie. «Nous avons proposé un dispositif pour construire une filière de manière durable.» a indiqué le ministre.
Il faut dire que la filière lait n’est pas le segment le plus simple de l’agriculture algérienne. En effet, les Algériens consomment quelques 5 milliards de litres de lait, ou équivalent, par an, dont une grande partie est subventionnée (25 DA).
L’Algérie a importé 135.000 tonnes de poudre de lait en 2010, et 121.000 tonnes en 2009. Des quantités gigantesques de poudre afin de répondre à la demande. En conséquence, la facture alimentaire s’en retrouve grandement malmenée, sans parler de la dépendance à l’importation qui ne cesse de s’accroître. Pour y remédier, la stratégie est aujourd’hui d’inverser cette tendance et d’intégrer le lait cru à hauteur de 70% pour limiter notre dépendance de l’importation de la poudre.
Une mesure qui est loin d’être aisée, les transformateurs favorisant le lait en poudre, plus simple et plus facile à traiter que le lait cru.
Une prime, pour encourager les laiteries qui ne travaillent qu’avec du lait cru, et celles qui l’intégreront, a par ailleurs été mise en place par les pouvoirs publics. A noter que 139 laiteries ont retiré l’appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère de l’agriculture. 118 ont déposé leur candidature et prés de 111 sont retenues. Devant ce souhait de réorientation de la filière, les éleveurs ont également bien réagit. Les importations de vaches laitières sont en forte hausse : 1.200 en 2008, 15.000 en 2009 et quelques 24.000 cette année.
Céréales : objectif atteint pour Benaïssa ?
Depuis l’arrivée de Rachid Benaïssa il y a deux années à la tête du ministère de l’agriculture, la production agricole, notamment, en ce qui concerne l’orge et le blé dur, connaît de bons rendements.
Durant deux années successives la production a dépassé les 60 millions de quintaux dont une bonne partie a été exportée.
On passe de pays grand importateur à pays exportateur. Quel est le secret de ce sursaut ? Selon le ministre, ce résultat repose sur la valorisation des potentialités existantes et un accompagnement des agriculteurs. « Ils sont mis en confiance.» A-t-il déclaré. Depuis 2009, année de l‘annonce de la politique de renouveau agricole, des instruments sont mis marche, des conseils interprofessionnels régionaux sont mis en place un peu partout et tout au long de l’année, et la concertation est de mise.
« Nous essayons de créer de la performance (…) et un processus d’émulation, » a indiqué le ministre à ce sujet, « et ça marche». Les contrats de performances signées avec les communes commencent à donner leurs fruits, particulièrement pour ce qui est des céréales.
« La filière est entrain de se structurer». A renchérit le ministre. Des actions précises sont élaborées pour valoriser ceux qui font des efforts. «Nous devons sortir de l’ombre les agriculteurs qui font du bon boulot». a-t-il enchaîné. Enfin, en termes de chiffres, les résultats sont plus que probants. En 2008, la facture céréalière culminait à 3,5 Milliards de dollars US alors que la facture alimentaire, pour sa part, atteignait des sommets autour 8 milliards de dollars. Selon le ministre, en 2010, l’OAIC a importé pour 800 millions de dollars, tandis que les importateurs privés en sont arrivés à une facture de 1,5 milliard. La facture céréalière ne s’élèverait donc qu’à quelques 2, 3 milliards de dollars. L’Algérie n’a pas importé de blé dur depuis avril 2008, jusqu’à aujourd’hui. La facture alimentaire globale tournera, elle, autour de 5,2 Milliards de dollars.