Insuffisants rénaux: risque de 45 % de développer une maladie cardiovasculaire

Insuffisants rénaux: risque de 45 % de développer une maladie cardiovasculaire
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Le risque de développer une maladie cardiovasculaire est d’environ 45 % chez les patients touchés par une défaillance moyenne de l’activité rénale, a indiqué, mercredi à Alger, le Pr Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation rénale (SANDT).

« Le coeur et le rein sont deux organes intimement liés. Une meilleure surveillance du fonctionnement des reins permet de mettre en évidence un problème cardiovasculaire », a expliqué le Pr Rayane, qui s’exprimait dans le cadre du forum du quotidien El Moudjahid.

Rappelant que la journée mondiale du rein était cette année célébrée sous le slogan « Soignons nos reins pour sauver notre coeur », le Pr Rayane a affirmé que les personnes touchées par une insuffisance rénale présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires, ces dernières constituant la première cause de mortalité dans le monde.

Selon lui, 3 millions de personnes en Algérie présentent un risque rénal, précisant que cela ne veut pas dire qu’elles étaient atteintes de la maladie mais qu’elles risquaient d’être atteintes à l’avenir.

Pour ce spécialiste, les bilans, pour la population à risque, sont d’une

« importance capitale » dans la mesure où ceux-ci, outre les complications cardiovasculaires, renseignent le médecin sur d’autres pathologies dont le malade est atteint. « Les hypertendus, les diabétiques, les personnes présentant des infections urinaires à répétition ou ayant des calculs dans les reins ainsi que les prématurés doivent effectuer deux bilans par an », a estimé le Pr Rayane, mettant en exergue le fait que les prématurés, une fois adulte, ont de très grandes chances de développer une insuffisance rénale chronique (IRC).

Il a estimé que seule la greffe du rein est à même de solutionner le problème des insuffisants rénaux.

Selon lui, il n y a plus de danger à ce qu’une personne fasse don d’un rein à un parent proche, même si ce dernier n’est ni un ascendant, ni un descendant. « Il ne fait pas de doute que la médecine a évolué. Avec les immunosuppresseurs, le risque de rejet n’a assurément plus droit de cité », a souligné l’éminent spécialiste.

Le Pr Bennabadji, chef du service néphrologie au CHU de Béni Messous (Alger) a, de son côté, souligné le fait que le plus gros des problèmes que rencontrent les néphrologues ont trait aux insuffisants rénaux ayant pris de l’âge, « ces derniers nécessitant des soins « particuliers ».Outre ce facteur, l’orateur a évoqué les intoxications médicamenteuses, lançant un appel à ses pairs pour prendre en ligne de compte l’insuffisance rénale dans leurs prescriptions médicales.

Abordant la greffe du rein, le Pr Bennabadji a noté qu’elle n’affecte pas la vie du donneur qui, a-t-il affirmé, « vit 2 ans et demi de plus qu’une personne qui n’a pas donné de rein », selon les statistiques. Evoquant les efforts déployés par l’état pour la prise en charge des malades, il a indiqué qu’il existe 270 centres d’hémodialyse en 2011, contre 2 centres seulement en 1978.

Le Dr Abdelkrim Maâchi, secrétaire général de la SANDT a, quant à lui, mis l’accent sur l’importance du dépistage dans le cadre de la médecine scolaire et celle inhérente au monde du travail. Le dépistage permet de « détecter » précocement la maladie et d’ »empêcher » son évolution, a-t-il souligné.