Institution de la vice-présidence de la république, La surprenante négation de Sellal

Institution de la vice-présidence de la république, La surprenante négation de Sellal

Le directeur de campagne du candidat Bouteflika, qui a poussé le calembour jusqu’à se mettre en indélicatesse avec pratiquement tout le monde, avance, en prélude à sa première sortie de campagne, que la révision de la Constitution ne portera pas sur l’institution du poste de vice-président de la République.

Assertion vraie ou mensonge de campagne ?



S’étant prêté vendredi au jeu des questionsréponses de Chourouk News, l’ex-Premier ministre, détaché pour coordonner la campagne de Bouteflika, a infirmé, catégorique, l’idée en vogue de ce que la révision prochaine de la Constitution allait instituer le poste de vice-président de la République. Selon lui, tout ce qui a été dit et rapporté à ce propos n’est rien d’autre que de la supputation médiatico- politique. Du moins, suggère- t-il, la mouture élaborée par la commission installée à l’effet de proposer un amendement à la loi fondamental n’en fait nullement référence.

C’est assurément en connaissance de cause que Sellal, qui fut Premier ministre et à qui il a incombé de présider à l’installation de la commission chargée de proposer une nouvelle version de la Constitution, en parle. Seulement, l’on ne comprend pas pourquoi il a attendu tout ce temps pour apposer son démenti à des allégations qui datent de fort longtemps.

En effet, c’est depuis plusieurs mois que la chronique politique s’est appesantie sur cette idée d’institution du poste de vice-président de la République. Une idée que, au demeurant, d’autres acteurs politiques évoluant dans la périphérie présidentielle ont corroborée. A en croire Abdelmalek Sellal, ces derniers auraient pris leurs désirs pour des réalités.

Il est vrai que chacun des acteurs politiques qui ont affirmé ou souhaité que la chose intervienne pouvait avoir agi par ambition personnelle. Chacun se voyant dans le statut du préféré. Et, en la conjoncture, un tel poste vaut qualité de président de la République. La maladie et la convalescence de Bouteflika placent de fait le vice-président de la République dans les fonctions véritables de président de la République. Des hommes politiques comme Amar Saâdani, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem peuvent aspirer à une telle promotion.

Abdelmalek Sellal, lui, sait qu’il lui sera difficile d’aspirer à cela, tant il s’est rendu coupable de moult maladresses. La dernière en date est celle qui lui a valu la colère chaouie. Il réalise, depuis, qu’il s’est fait hara-kiri, politiquement s’entend, et qu’il s’est, peut-être, condamné au rôle d’éternel intendant.

S. A. I.