Par Yazid Alilat

Pour autant, la présence en Algérie de l »’Aedes Albopictus » est suivie de près par les autorités sanitaires depuis son arrivée, que le ministère situe en 2010. A l’automne dernier, Djamel Fourar, directeur de la Prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, avait affirmé que la propagation de cette espèce de moustique en Algérie ’est un phénomène que nous suivons de près et que nous prenons en charge ». Reconnaissable grâce à des rayures blanches sur les pattes et le corps et à sa taille plus petite que le moustique ordinaire, ’le moustique-tigre est une espèce qui prolifère en zone urbaine et s’adapte facilement aux différents biotopes, ses œufs résistent longtemps à la dessiccation. Depuis son introduction en Europe dans les années 1990, son aire de distribution ne cesse de s’étendre d’un pays à un autre », indique un rapport du ministère de la Santé. ’Un seul spécimen a été capturé.
Depuis, aucune activité de ce moustique n’a été signalée dans la région. En décembre 2015, suite à des plaintes des habitants d’une forte nuisance occasionnée par les moustiques, durant l’été, les entomologistes de l’Institut Pasteur d’Algérie ont permis de confirmer l’introduction de cette espèce à Aïn Turck (Oran). Le 17 juillet 2016, les habitants du quartier Zonka, entre Birkhadem et Aïn Naadja (wilaya d’Alger) ont signalé une forte nuisance d’une espèce de moustique qui pique surtout le matin et au crépuscule.
La prospection entomologique a confirmé la présence d’Aedes Albopictus à tous les stades de son développement (œufs, larves et adultes) », explique par ailleurs le document du ministère de la Santé. En plus, cette espèce de moustique est ’réceptive au virus du chikungunya, de la dengue et du zika », selon le ministère de la Santé, qui a indiqué dans son document que des cas de Chikungunya ont été recensés en septembre 2017 en Italie et en France, ainsi que des cas localisés de dengue en Égypte.

’C’est vrai qu’on parle de la transmission par ce moustique de maladies comme la dengue, le chikungunya et à moindre degré le zika, mais il faut savoir que c’est seulement possible dans les pays où il existe une endémicité de ces maladies, et en Algérie il n’y a pas de risque de transmission car ces maladies n’existent pas », avait tenu à rassurer M.Fourar, qui a précisé dans des déclarations de presse en automne dernier que ’le seul risque que représente le moustique tigre en Algérie consiste en des démangeaisons atroces qui donnent une réaction allergique parfois importante. »
’Lorsque le moustique pique, il introduit sa salive pour fluidifier le sang et ainsi pouvoir prendre son repas, c’est cette salive qui entraîne des réactions allergiques », ajoute t-il. Même si elle n’est pas alarmante au point de déclencher un dispositif d’urgence impliquant plusieurs ministères, il n’en demeure pas moins que la présence et la propagation du moustique-tigre en Algérie est surveillée de près par un comité de suivi entomologique. En fait, la présence en Algérie de l’Aedes albopictus a été signalée pour la première fois en 2010 à Larbaa Nath Iraten (Tizi Ouzou). Depuis, il s’est propagé dans plusieurs régions du pays, au moins dans quatre wilayas, selon l’Institut Pasteur d’Algérie.
Le moustique-tigre (Aedes albopictus ou Stegomyia albopicta selon que Stegomyia est reconnu comme sous-genre d’Aedes ou genre à part entière), est un insecte de la famille des Culicidae, originaire d’Asie du sud-est. C’est l’une des cent espèces les plus invasives au monde, et est actuellement présente dans 100 pays sur les cinq continents. Sa rapide propagation sur les cinq continents est expliquée, selon les experts, par le rapide développement des moyens de transports, avec des risques sanitaires préoccupants.