Institut du monde arabe : La renaissance passe par un renouveau permanent

Institut du monde arabe : La renaissance passe par un renouveau permanent

L’Institut du monde arabe (IMA) a concocté pour l’année 2018 un programme et des activités aussi riches que variées pour engager concrètement son ambitieuse politique de renaissance et de renouveau permanent.

C’est à ce titre que son président Jack Lang a tenu mardi une conférence de presse pour parler de sa vision nouvelle de la vocation de l’institution qu’il dirige déjà depuis cinq ans. Cette «plaine» renaissance commence par la rénovation du bâtiment et de la renaissance des célèbres moucharabiehs (systèmes de ventilation naturelle et traditionnelle utilisés dans des pays arabes) et en même temps par le renouveau «permanent» de la programmation de ses activités qui doit être en prise sur le monde arabe contemporain, ses acteurs et ses créateurs.

Pour mieux entamer sa renaissance, «il faut que l’IMA parle la langue arabe», comme l’a souligné le directeur général de l’IMA, Mojeb Al-Zahrani, qui a soutenu que l’institut a un rôle à jouer dans la valorisation en France de la 4e langue parlée au monde. A cet effet, un plan d’action ambitieux pour la promotion de cette langue, a été présenté aux journalistes qui repose sur le développement de l’enseignement de cette langue dès le plus jeune âge. Après avoir élaboré un manuel pédagogique pour adultes, l’IMA travaille actuellement sur un autre destiné tant aux enfants arabophones que non arabophones, en plus de la création des espaces d’enseignement modernes et attractifs.

Dans ce contexte, l’IMA s’engage dans la mise en œuvre d’une certification de la maîtrise la langue arabe, qui n’existe pas à l’heure actuelle en Europe. C’est dans cette perspective que l’institut va renforcer la place de cette langue en son sein par l’invitation d’intervenants arabophones, la traduction régulière des contenus et le développement d’une communication en arabe sur Internet. Afin d’assurer la mise en œuvre de ce plan, l’IMA aura besoin d’une enveloppe de 5,2 millions d’euros sur une période de cinq ans. Par ailleurs, plusieurs activités sont prévues à compter de ce printemps, parmi les nouveautés l’initiative d’organiser du 18 avril au 23 juin «Le printemps de la danse arabe».

L’enjeu est de programmer des spectacles à Paris de danse arabe, autour duquel sont organisés des tables-rondes autour du thème du corps comme forme d’expression artistique et citoyenne et du cinéma donnant à voir des corps dansants. «L’esprit de ce festival est de se réunir pour porter ensemble un visage singulier de l’actualité artistique du monde arabe», a-t-on expliqué. «Le printemps de la danse arabe» sera organisé dans plusieurs endroits artistiques à Paris. Pour le programme «Expositions et Musées», l’institut que dirige Jack Lang va organiser, pour sa deuxième édition du 10 mars au 13 mai, la manifestation «Pour un musée en Palestine» pour présenter les nouvelles donations, suscitées par la première édition qui avait accueilli en 2017 plus de 6000 visiteurs. Une autre exposition virtuelle sur le patrimoine menacé dans le monde arabe est prévue le 9 octobre qui propose un voyage à travers les plus beaux sites tels que Palmyre (Syrie), le site romain Leptis Magna (Libye), Mossoul et l’antique Ninive (Irak) ainsi que Sanaâ (Yémen). C’est un voyage dans le temps et l’espace, totalement numérique, qui est proposé pour découvrir ce patrimoine du monde arabe en déperdition en raison des «révolutions édulcorées» qui ont été imposées à certains pays. En matière de littérature, l’IMA se propose un nouveau rendez-vous littéraire avec un auteur pour une durée d’une heure dans «Une heure avec « qui sera animé par un journaliste critique et un comédien pour lire des extraits de l’œuvre de l’invité. Le 7e art fera son grand retour à l’IMA avec un «Festival des cinémas arabes» qui sera organisé en juin pour une dizaine de jours. Ce sera un rendez-vous annuel compétitif durant lequel des ateliers et rencontres professionnels seront programmés et des hommages rendus.