La diva algérienne de la chanson arabo-andalouse Beihdja Rahal a émerveillé vendredi soir le public de l’Institut du monde arabe à Paris, en jouant des airs de noubas tirés notamment de son dernier album et du patrimoine musical national.
La chanteuse à la voix mélodieuse a réparti son concert en deux programmes, le premier un N’klab H’ssine, et un second tiré du riche patrimoine de l’artiste disparu Farid Oujdi, connu pour ses tubes éternels dont Fraq El Mahboub, Ma Sabt Mamhoun, Ya Sid Etaleb et Zinouba. Selon la disciple de l’école musicale Sanâa d’Alger, le choix de ce programme est pour rendre hommage à l’artiste algerois, décédé en 2001, et dont le riche répertoire inspirait tant les interprètes du haouzi que du aroubi. Ghziel, Ma kenchi achik b’hali et autres chansons du patrimoine ont été reprises en chœur par une bonne partie du public nombreux de l’auditorium de l’IMA où la dernière prestation de Beihdja Rahal remonte à 2010. «C’est une immense joie de vous retrouver. Je chante également aujourd’hui pour rendre un vibrant hommage au grand artiste et maître de la chanson bedouie et sahraouie en Algérie, Khelifi Ahmed, décédé il y a une semaine», a-t-elle lancé à son public. Beihdja Rahal est née en 1962 à Alger dans une famille où la pratique de la musique arabo-andalouse est chose courante. Elle étudie la musique avec les grands maîtres de l’époque, notamment Mohammed Khaznadji et Abderrezak Fakhardji, apprenant le chant et le jeu de la kwîtra, le luth emblématique de l’orchestre andalou algérien.
Elle complétera sa formation au sein des associations algéroises les plus prestigieuses, El Fakhradjia et Es-Soundoussia. Elle est, depuis 1992, installée en France où elle a réalisé de nombreux projets musicaux et continué à enseigner la musique andalouse.