La construction d’une économie diversifiée et compétitive s’avère plus que jamais un impératif qui représente, dans ce contexte de chute des revenus pétroliers et de tourmente des marchés mondiaux des hydrocarbures, un des gages de la souveraineté nationale.
Face à une situation critique de ses équilibres financiers, l’Algérie est appelée à engager des réformes économiques profondes pour passer d’une économie rentière, dépendante à 98% des hydrocarbures, à une économie basée sur la production.
Dans son message à l’occasion de la commémoration du 61ème anniversaire de la révolution du 1er novembre 1954, le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a donné de la voix à cette réalité.
Abordant la gravité de la conjoncture financière et économique actuelle, le chef de l’Etat a, sans ambiguïté, qualifié cette étape de « difficile » qui pourrait « persister quelques temps » mais tout en soutenant que l’Algérie dispose des atouts pour y faire face.
Selon les statistiques de la Banque d’Algérie, les réserves de change de l’Algérie se sont rétractées de plus de 33 milliards de dollars depuis le début de la baisse des prix de pétrole, pour s’établir à près de 160 milliards de dollars à fin juin dernier contre plus de 193 milliards de dollars une année auparavant.
A cela s’ajoute un déficit de la balance commerciale apparu dès le début de l’année 2015 après plusieurs années d’excédent commercial, avec des importations qui ont envahi le marché national en alimentant la sphère informelle.
Toutefois, cette période délicate peut être surmontée si l’Algérie parvient à construire une économie performante en mettant à profit ses atouts, nécessitant un engagement et une responsabilité de l’Etat non seulement dans la relance du développement économique mais aussi dans la mise en place d’instruments de régulation et d’organisation des marchés.
La tradition du dialogue entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux représente également un critère substantiel permettant de forger le consensus, d’accompagner les réformes économiques nécessaires et de pérenniser la justice sociale et la solidarité nationale.
La tripartite (gouvernement, syndicat et organisations patronales) est considérée comme l’illustration parfaite de ce dialogue.
Mais l’Etat est déterminé à poursuivre ses efforts de développement économique tout en assurant une constance en matière de justice sociale.
M. Bouteflika l’avait, d’ailleurs, confirmé lors de l’adoption du projet de loi de finances 2016 par le Conseil des ministres en déclarant que l’Algérie continuera de consacrer près de 40% de ses dépenses à l’investissement public et plus de 20% de son budget au développement humain et au bien-être des familles.
Ces investissements prévus dans les différents secteurs s’inscrivent en droite ligne avec la politique socio-économique, entamée depuis 1999, visant l’appui des activités productives créatrices de richesse et d’emploi, le renforcement du service public notamment dans le domaine de l’hydraulique, des transports, la modernisation des infrastructures de base, l’amélioration du cadre de vie du citoyen, le développement local et le développement des ressources humaines.
En fait, il s’agit d’agencer judicieusement les atouts dont dispose le pays pour mettre sur pied une économie diversifiée assise sur de nouvelles bases et, par conséquent, mettre fin à sa vulnérabilité aux chocs externes.
Gagner ce défi permettra à l’Algérie non seulement de consacrer son indépendance et sa souveraineté économiques mais aussi d’intégrer la mondialisation.